J’ai deux mots à vous rire - Nicolas Coca

En ce jour de la Saint Saint Nicolas, je revois ces campagnes omniprésentes sur les réseaux sociaux, dénonçant des supposées menaces pesant sur les traditions immémoriales perpétuées depuis des siècles au moment des fêtes de fin d’année. Ainsi, le bon saint patron des enfants et le bonhomme rouge de Noël feraient l’objet, d’après ces campagnes, d’interdictions, de trahisons, d’altérations mémorielles, de falsifications festives. Holà, serait-ce si grave ?

Pour ma part, je ne vois pourtant que sapins, boules colorées et guirlandes lumineuses dans nos rues, je n’entends que chansons niaises et chorales enfantines sur nos places, je ne sens que cannelle de vins chauds et effluves de marrons du même métal dans nos villes. Comme les années précédentes. Plus même qu’à l’époque de la pandémie. Où et comment ces traditions seraient-elles mises en péril ? J’ai au contraire l’impression qu’elles ont encore gagné du terrain et envahi de nouveaux lieux.

Ainsi, dans mon Périgord d’adoption, la belle ville médiévale de Sarlat accueille un Marché de Noël plus grand chaque année. D’après ce que m’en disent les échos du coin, il a encore gagné du terrain sur la Traverse et transformé l’entrée de la vieille ville en copie d’une cité nordique. Un Marché de Noël dans la bonne ville de La Boétie, c’est une variante amusante des sacro-saintes traditions. Dans la région, l’usage est plutôt aux fameux "Marchés au gras". Oui, n’en déplaise aux diététiciens, ici on organise régulièrement des Marchés au Gras. Carrément, comme on dit de nos jours à tout bout de champ. Carrément, des Marchés au gras.  Au foie gras bien sûr mais aussi à la graisse d’oie, au bon gras des patates sarladaises aussi. Les Marchés de Noël, on les fréquentait plutôt du côté de Luxembourg, Strasbourg Trêves ou Metz, pas chez les descendants de Jacquou le Croquant.