J’ai deux mots à vous rire - Croissant, par ordre

By Claude Frisoni Article only available in French

Notre chroniqueur pacifiste a trouvé le moyen d’arrêter le conflit sanglant entre partisans du pain au chocolat et défenseurs de la chocolatine.

Il y a bien longtemps que les grands conflits secouant le monde n’opposent plus les anciens aux modernes, les stoïciens aux épicuriens ou les aristotéliciens aux Epternaciens. Même les bagarres homériques entre matérialisme et idéalisme, classicisme et romantisme, mercantilisme et rhumatisme, priapisme et vandalisme ne font plus la une. Même charlatanisme et snobisme ont fait la paix. Au XXᵉ siècle, alors que la guerre froide se réchauffait, le vrai schisme concerna les supporters des PC et les inconditionnels de Mac. Pendant quelques décennies, une guerre sainte mit face à face les ploucs utilisateurs de PC, largement majoritaires, et les gogos acheteurs de Mac hors de prix, fortement minoritaires. Le conflit ne disparut jamais, mais fut très largement occulté par une nouvelle croisade, mettant aux prises les possesseurs de smartphones conçus par Apple et les détenteurs de téléphones portables fabriqués par d’autres sociétés. Dans les deux cas, les appareils étaient assemblés par de gentils petits Chinois, mais les brevets étaient déposés soit aux USA, soit en Corée du Sud. Ceux qui vendaient un rein chaque année pour acquérir le nouvel iPhone regardaient avec un profond mépris ceux qui vendaient régulièrement un bras pour s’offrir un nouveau truc très ressemblant, mais pas du tout à la hauteur.

En principe, dans les deux cas, on était censé pouvoir téléphoner avec ces bazars, mais plus personne ne le savait. Pour vendre beaucoup de machins, Apple comptait sur sa réputation et le snobisme de ses fans, tandis que les autres comptaient sur leurs prix beaucoup plus accessibles et une autonomie nettement plus longue. Tous les utilisateurs réguliers de la production d’Apple savent que la particularité de leurs appareils sans fil, c’est qu’ils doivent être branchés sur le secteur la moitié du temps. Au moins. Mais en tant que fidèle pigeon de la firme de Cuppertino, je ferais mieux de ne pas dire du mal d’elle publiquement, si je ne veux pas me retrouver avec tous mes trucs électroniques dernier cri soudainement bloqués.

You want more? Get access now.

  • One-year subscription

    €185.00
    /year
  • Monthly subscription

    €18.50
    /month
  • Zukunftsabo for subscribers under the age of 26

    €120.00
    /year

Already have an account?

Log in