J’ai deux mots à vous rire - L’amère pas triste

Von Claude Frisoni Artikel nur auf Französisch verfügbar

Notre chroniqueur cosmopolite s’étonne que les nationalistes soient toujours les premiers à collaborer avec l’occupant.

On est en droit de se demander quelle est la loi naturelle, mystérieuse et inexpliquée, qui fait que tous les siècles, la vérole nationaliste se répand sur le monde. On pensait en être débarrassé dans nos contrées dites développées. Et puis, de la Suède à l’Italie, de la Hongrie à la France, de l’Allemagne à l’Espagne, des Flandres à la Pologne, les vieux mauvais esprits semblent avoir repris du poil de la bête et les discours haineux ont de plus en plus la cote.

Plus loin, la mode de la xénophobie, de l’exclusion, du racisme primaire, de la discrimination et de la stigmatisation de groupes minoritaires a également le vent en poupe. En Russie, au Brésil, en Israël, aux USA, en Turquie ou dans des pays aux noms plus compliqués, ces idées-là sont affichées fièrement et les héritiers d’un nationalisme plus ou moins édulcoré ne se cachent plus. Seul le paisible Luxembourg semble encore épargné… malgré quelques zozos qui ont du mal à accepter de vivre dans un pays qui est la démonstration quotidienne que toutes leurs théories sont débiles.

Mais il faut croire qu’en période de crise, d’incertitudes, de craintes pour l’avenir, de difficultés et de manque d’idées neuves mobilisatrices, les vieux discours rances désignant de bien pratiques boucs émissaires restent comme il y a une centaine d’années la solution de facilité. On met sur le dos des « autres » la responsabilité de tous les maux, on se regroupe autour du drapeau national, de l’hymne national, de l’idiome national, de l’histoire héroïque – forcément héroïque – nationale, ce qu’on appelle le roman national, de la nation nationale et on se sent fort, protégé, habité de façon presque mystique par l’esprit invincible de quelques personnages historiques, dont la grandeur passée devrait être égalée par des nouveaux hommes, parfois femmes providentielles. Car c’est bien la seule nouveauté, l’apparition de femmes leaders de mouvements nationalistes. Madame Meloni sait-elle que son idole et inspirateur, Benito Mussolini avait interdit l’adhésion des femmes à son parti fasciste ? Madame Le Pen sait-elle que son aïeul spirituel, le maréchal Pétain, était convaincu que les femmes devaient préparer la soupe, nettoyer la couche, rester de souche et ne jamais se mêler des affaires des hommes ? On est d’ailleurs en droit de se demander pourquoi on vénère « La Mère Patrie » ? En effet, dans nos sociétés patriarcales, il eût été plus logique d’adorer le Père Matrie, non ? Ce féminin incongru ne s’expliquerait-il que par les justes noces, obligatoires, entre la Mère Patrie et le Père Lachaise ?

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