Une croix verte en cache une autre

"Nous ne vendons pas de médicaments monsieur", recalé, le client ressort d'une parapharmacie quartier gare à Luxembourg. La devanture est colorée, la croix verte est similaire à une pharmacie lambda, alors les confusions sont fréquentes. Elles sont là, au coin de la rue, dans le paysage depuis toujours, mais elles ont tendance à ne pas faire parler d'elle : les pharmacies. Si en vitrine et en boutique les produits à portée de main sont généralement des produits dit de parapharmacie, c'est derrière le comptoir que cela se passe. Et contrairement aux idées reçues, c'est toujours la principale activité des officines : "Il faut quand même savoir que pour la plupart des pharmacies, les 3/4 voire le 4/5e du chiffre d'affaires vient des ordonnances et des médicaments. Même si sur la surface de la pharmacie on voit plus de produits de parapharmacie", explique Claude Hostert, pharmacienne de la pharmacie Gingko à Luxembourg et membre du Syndicat des pharmaciens luxembourgeois (SPL).

Avec la multiplication des parapharmacies, la pharmacienne veut rappeler les grandes différences entre les établissements : "Une pharmacie ouverte au public ne peut être tenue que par un pharmacien. Ce qui n'est pas le cas des parapharmacies. Dans une pharmacie ouverte au public, il y a plusieurs catégories de produits qui se vendent. Vous avez les médicaments sur ordonnance, les médicaments sans ordonnance, ce qu'on appelle les OTC (over the counter), les compléments alimentaires, les dispositifs médicaux, la parapharmacie ou encore la dermocosmétique. Tout ce qui est médicaments va être vendu par un pharmacien. Maintenant, il y a des parapharmacies qui s'ouvrent, d'autres qui ont déjà fermé. C'est un business model qui pense pouvoir concurrencer les pharmacies sur certains produits. Je crois qu'ils ont une politique de produits d'appel, mais il y a beaucoup de produits qui ont les mêmes prix que dans les pharmacies. Contrairement aux médicaments qui sont, eux, soumis à un tarif règlementé."