Travail, stress, burn-out : la crise invisible

Par Françoise StollLex Kleren Changer en allemand pour l'article original

Pas de chiffres, pas de crise ? Il n'y a pas de statistiques, mais des indicateurs qui indiquent que le nombre de cas de burn-out au Luxembourg est exponentiel. Pourquoi en est-il ainsi et comment les personnes concernées sont-elles aidées ? La réponse est à chercher dans le manque de places en thérapie, les coûts élevés et un système défaillant.

"Tu n'es même plus en vie", dit le meilleur ami de Tom. Tom (nom modifié par la rédaction) aimerait bien le contredire, mais il ne le peut pas. D'une part parce qu'il n'en a pas la force, d'autre part parce que c'est vrai. Il n'aurait jamais pensé faire un jour un burn-out. "Je n'avais pas le temps de faire un burn-out", plaisante le quadragénaire, laissant entendre que chaque plaisanterie cache une part de vérité.

Pendant 15 ans, Tom a travaillé pour le même service dans la fonction publique. Durant cette période, il a accumulé 700 heures supplémentaires, surtout au cours des dernières années, sans le vouloir. "J'avais du mal à dire 'non'. Au travail, j'ai toujours été considéré comme très fiable et serviable, ce dont certains et certaines collègues ont profité. Et c'est ainsi que j'ai glissé dans une spirale", raconte-t-il. Puis, un dimanche, une visite à sa famille était prévue. Tom s'y est rendu. Sur place, il n'a pas pu sortir de la voiture. Il a eu une crise d'angoisse et s'est senti paralysé. Il était submergé par les pensées de la semaine à venir.

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