Shared lost homes

Par Margaux ColinMisch Pautsch

Enfiler des habits noirs pour ne pas être remarqué·e. Appareil photo dans une main, lampe torche dans l’autre. Et avancer, mettre les pieds là où peut-être personne n’avait plus foulé le sol depuis des années. C’est en somme ce que recherchent  les fans d’urbex, une démarche qu’ils expliquent au Lëtzebuerger Journal.

C’est dans le décor des Rotondes, riche de son passé en tant que remise et atelier pour les locomotives à vapeur, que nous retrouvons Sunny (nom modifié par la rédaction) pour parler exploration urbaine. Un décor qui se prête parfaitement au sujet. Si ces bâtisses du 19e siècle (près desquelles nous sommes assises) n’avaient pas été réhabilitées en lieu culturel, elles auraient sûrement pu intéresser notre interlocutrice. À peine arrivée, la photographe qui sommeille en Sunny se réveille et dégaine son téléphone portable pour prendre en photo un bout de ce vieil édifice entouré de végétation, avec quelques lignes de chemins de fer comme arrière-plan. Dans la vie, Sunny est assistante sociale et passionnée de photographie. « Un des thèmes que j’adore photographier, ce sont les lieux abandonnés », confie-t-elle. 

Cette passion des lieux abandonnés, quels qu’ils soient, a trouvé son nom depuis plusieurs années, une contraction de l’anglais « urban exploration » qui devient plus communément urbex. Cette pratique n’est pas nouvelle mais date des années 1990, lorsqu'elle s’est popularisée aux États-Unis. Un fonctionnement plutôt simple : il suffit de trouver un lieu abandonné, initialement construit par l’homme et de visiter celui-ci. Une démarche qui séduit du simple curieux en recherche d’adrénaline au passionné de photographie. Pour Sunny, l’urbex ne s’arrête pas à la simple visite d’un lieu laissé à l’abandon, mais cette pratique a aussi une dimension informative, « c’est documenter avant que ça ne disparaisse ». Nombreux sont les vieux bâtiments qui sont démolis au Luxembourg, pourtant à l’origine du caractère du pays. Pour la jeune femme, l’urbex devient alors une façon de documenter ce qui est voué à disparaître dans son pays et de donner une voix à ces lieux délaissés, souvent associés à l’abandon et l’oubli, « qu’habituellement on ne trouve pas très jolis ».

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