Revolut, un doux rêve à jamais perdu pour le Luxembourg ?
Par Sherley De Deurwaerder, Lex Kleren, Misch Pautsch Changer en anglais pour l'article original
Alors que Revolut se dirige vers Paris et que N26 s'installe à Berlin, le Luxembourg doit débattre de sa propre position sur la présence ou l'absence de néobanques dans le pays. Revolut a-t-elle été une occasion manquée – ou n'était-elle tout simplement pas adaptée ? Les politiciens, les régulateurs et les acteurs du secteur évaluent les risques de réputation par rapport à l'attrait de l'innovation dans la finance.
Lorsque Revolut a annoncé en mai 2025 qu'elle établirait son nouveau siège pour l'Europe de l'Ouest à Paris, demanderait une licence bancaire française et investirait plus d'un milliard d'euros en France au cours des trois prochaines années, la nouvelle a jeté un froid au Luxembourg. La néobanque fondée à Londres, qui a connu une croissance rapide et entend atteindre 100.000 client·e·s luxembourgeois·es cette année, continue d'opérer avec une licence lituanienne et n'émet pas d'IBAN luxembourgeois. Cette absence a suscité une nouvelle question à la Chambre des députés, où le député Laurent Mosar (CSV) a soulevé le problème en juin.
Laurent Mosar a été l'un des premiers à critiquer les sociétés fintech. En 2019, peu avant que Revolut ne retire sa demande d'agrément luxembourgeois de monnaie électronique auprès de la CSSF, il a lancé un avertissement dans une question parlementaire : "Les entreprises fintech sont soumises à une foule de règles nationales et internationales. Or, il semblerait que ces règles ne soient pas toujours respectées par les sociétés fintech, de sorte que certaines d'entre elles obtiennent leur agrément, alors même qu'elles ne répondent pas aux exigences de la réglementation financière et bancaire." À l'époque, il ajoutait que, selon ses informations, "au moins une grande entreprise ayant récemment déposé une demande d'agrément serait signalée dans son pays d'origine pour non-conformité aux réglementations existantes ainsi que pour non-transparence". Aujourd'hui, lors de son entretien avec le Journal, le député ne se souvient pas s'il faisait spécifiquement référence à Revolut – malgré notre incitation à penser qu'à cette époque, la Financial Conduct Authority britannique avait gardé un œil sur Revolut et qu'apparemment, selon les lanceur·euse·s d'alerte de l'époque, des conflits de conformité purs et simples semblaient avoir causé quelques problèmes.
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