Gifle verbale ou échange sobre : les questions parlementaires sont l'une des rares occasions où le gouvernement doit s'expliquer. Pourtant, elles reposent avant tout sur la bonne volonté de chacun à respecter les règles du jeu. Nous nous sommes entretenus avec le président de la Chambre Fernand Etgen et deux partis d'opposition au sujet de ce fondement de la démocratie.
Au Luxembourg, les questions parlementaires sont une affaire relativement bien rodée : les questions sont posées par les députés, les réponses sont données – souvent tardivement – par les ministres, publiées et envoyées à la presse. La plupart du temps, tout se passe selon les règles de la bienséance, estime le président de la Chambre Fernand Etgen (DP), à qui toutes les questions sont adressées avant qu'il ne les transmette aux ministres. Ce n'est que parfois qu'un ricochet trouve le chemin de l'opinion publique, lorsqu'on demande par exemple quels sont les liquides projetés par les canons à eau ou pourquoi le Luxembourg a acheté moins de vaccins que l'Allemagne.
Mais, comme le disent Myriam Cecchetti de déi Lénk et Carole Weiler, attachée parlementaire du Parti pirate, l'outil indispensable du contrôle parlementaire n'est pas sans aspérités. Car si les questions sont vérifiées par le président de la Chambre quant à leur acceptabilité, le contenu des réponses est soumis à la seule humeur des ministres.
Les bonnes manières
Il vaut la peine de faire un détour par le Parlement britannique (« House of Commons ») pour comprendre jusqu'où un système basé sur la bonne volonté des politicien·ne·s peut se dégrader lorsque ces dernier·ère·s décident soudain de laisser tomber la façade des bonnes manières.
De nombreux·ses lecteur·rice·s se souviendront des turbulentes « Prime Minister's Questions » (PMQs) à la « House of Commons » britannique, qui n'ont été que difficilement maintenues sur les rails par le charismatique « Speaker of the House » John Bercow. Son rôle correspond plus ou moins à celui du président de la Chambre luxembourgeoise : Les questions étaient transmises du Parlement au gouvernement par son intermédiaire. Le célèbre cri de guerre de Bercow « Order ! » s'est certes estompé depuis novembre 2019, date à laquelle il a été remplacé par Sir Lindsay Hoyle, plus discret, mais les remous à la Chambre des communes sont devenus plus bruyants.
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