Objectifs climatiques sectoriels: «responsabilité partagée»

Par Christian BlockLex Kleren Changer en allemand pour l'article original

Le gouvernement a fixé l'ampleur de la réduction des émissions dans certains secteurs d'ici à 2030. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement et comment mobiliser des centaines d'entreprises ? Pour René Winkin, directeur de la Fedil, il est clair que, à l'exemple de l'industrie, l'annonce seule ne suffit pas.

Sans adaptation des conditions cadres, les objectifs de réduction des émissions dans le secteur de l'industrie et de la construction ne pourront pas être atteints. René Winkin en est sûr. « Nous voulons attirer l'attention du gouvernement sur le fait que les objectifs de cette ampleur ne sont pas ceux que nous avions dans le passé », déclare le responsable de la Fédération des industriels luxembourgeois qui compte 670 membres. Le saut est trop important par rapport aux efforts actuels ou techniquement possibles du secteur pour améliorer l'efficacité énergétique ou l'utilisation des sources d'énergie renouvelables.

Quel est l'enjeu ? À la mi-juillet de cette année, le gouvernement a adopté un projet de règlement grand-ducal qui fixe des objectifs de réduction des émissions pour cinq secteurs : Industrie et construction, le secteur des transports, les bâtiments résidentiels et de bureaux (bâtiments tertiaires), l'agriculture et la sylviculture ainsi que le traitement des déchets et des eaux usées. C'est l'article 5 de la loi sur le climat, adoptée le 15 décembre 2020, qui définit les secteurs dans lesquels les émissions de gaz nuisibles au climat doivent être continuellement réduites d'ici à 2030.

Pour le secteur de l'industrie et de la construction, cela signifie une réduction de moitié des émissions (52 %) au total par rapport à 2019. L'avant-projet du règlement grand-ducal prévoit un quota de 455.000 tonnes d'équivalents CO₂ (CO₂-e) pour 2021, qui doit être réduit dans les années à venir à 431 (2022), 408 (2023), 384 (2024) pour atteindre 242 milliers de tonnes de CO₂-e en 2030. En conséquence, le secteur devra réduire son compte d'émissions de 5 à 6 % par an dans les années à venir, et plus encore par la suite. Les entreprises couvertes par le système communautaire d'échange de quotas d'émission (SCEQE) dans les secteurs de la production d'acier, d'aluminium, de verre ou de clinker sont exemptées des objectifs sectoriels. Les entreprises visées par cet instrument de protection du climat doivent acquérir des certificats pour leurs émissions de dioxyde de carbone ou réduire leurs émissions. Actuellement, la Commission européenne prévoit d'étendre le système afin d'atteindre l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050. Les entreprises du SCEQE sont responsables d'environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe.

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