"Les Ukrainiens ont le droit de nous haïr"

Il est presque 23 heures, un tonnerre d'applaudissements et des étincelles éclatent lorsque les Pussy Riot terminent leur concert. Pendant près de 90 minutes, les quatre artistes, Maria "Masha" Alyokhina, Olga Borisova, Diana Burkot et Taso Pletner, ont tout donné sur scène, et qualifier ce concert de normal serait un euphémisme. Les Pussy Riot offrent une expérience holistique : une performance punk, un pamphlet politique et une projection documentaire artistiquement arrangée. Quelques minutes plus tard, les quatre artistes russes sont assises en coulisses, se remettent de l'excitation et réfléchissent à leur performance.

Après son évasion spectaculaire de Russie en 2022, fuyant une décennie de persécutions et d'arrestations arbitraires, la membre fondatrice et leader du groupe, Maria Alyokhina ou "Masha" comme l'appellent ses ami·e·s, est revenue sur les scènes d'Europe et d'Amérique avec le collectif Pussy Riot. Le groupe revient avec un spectacle enflammé et est impatient de faire entendre sa voix dissidente, de jouer et de faire campagne, car sa colère est alimentée "par la montée du fascisme en Russie et la guerre sanglante que la Russie mène en Ukraine".

Le groupe des sœurs

Deux des nouveaux membres du groupe sont Olga Borisova et Diana Burkot : Diana est une sensation musicale qui vient de Moscou et a fait des tournées dans le monde entier en tant que batteuse et artiste solo très talentueuse. En face d'elle se trouve Olga Borisova, une activiste russe basée à Londres et la nouvelle co-chanteuse du groupe. Olga est une féministe et une militante très engagée ou, comme le dirait Agnès Varda, enragée. Les nouveaux membres du groupe sont conscientes de la portée et de l'héritage du nom Pussy Riot.