En 2018, le gouvernement luxembourgeois a publié pour la première fois un plan d'action national visant à promouvoir les droits des personnes LGBTI dans notre pays. Cinq ans plus tard, la communauté queer attend toujours une mise en œuvre et une évaluation en bonne et due forme. Le Lëtzebuerger Journal a mené l'enquête.
"L'objectif principal est de renforcer les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et inter", explique Max Hahn, ministre de la Famille, de l'Intégration et de la Grande Région depuis la démission de Corinne Cahen le 15 juillet 2023. Le ministère est chargé de coordonner la mise en œuvre et l'évaluation du plan d'action national de promotion des droits des personnes LGBTI (PAN LGBTI) depuis 2018. Ce PAN LGBTI est une collaboration interministérielle entre neuf ministères et douze sociétés civiles. Sur plus de 56 pages, le plan détaille comment le gouvernement veut 1) rendre l'éducation plus queer-friendly, 2) lutter contre les discriminations dans les environnements de travail, 3) offrir des ressources de santé plus adéquates, 4) soutenir les familles arc-en-ciel, 5) soutenir les réfugié·e·s queer, 6) lutter contre les discriminations, les crimes et discours de haine, 7) mieux protéger les personnes trans et 8) mieux protéger les personnes intersexes.
"En 2018, nous avons été l'un des premiers pays européens à mettre en place un tel PAN LGBTI", explique M. Hahn. "Nous avons basé ce plan sur diverses enquêtes, sur des recommandations internationales et, bien sûr, sur les demandes de la société civile luxembourgeoise". Le ministre explique fièrement que le gouvernement luxembourgeois a été un précurseur en matière de droits des homosexuel·le·s, car la Commission de l'Union européenne n'a commencé à recommander ce type de plans nationaux qu'en 2020. Si l'enthousiasme du ministre est évident, la communauté locale n'en est pas si sûre.
Mot-clé : ambitieux
"C'est un plan très ambitieux. Il couvre un large éventail d'expériences de vie et de populations cibles. Le PAN LGBTI comprend 36 objectifs et 93 propositions d'actions", décrit M. Hahn au début de notre entretien. D'une part, son ministère exerce ses propres compétences en tant que ministère de la famille, de l'intégration et de la grande région et, d'autre part, il coordonne le travail des ministères et des sociétés civiles. Dans le cadre de ce travail de coordination, le ministère "a créé un comité interministériel qui accompagne la mise en œuvre du plan. Tous les ministères ainsi que les associations civiles font partie de ce comité".
M. Hahn explique que la collaboration entre les ministères et les sociétés civiles est à double sens. "Chaque fois que nous mettons en œuvre un élément du PAN LGBTI, nous demandons à la société civile de nous apporter son expertise. Mais nous essayons également de toujours les soutenir lorsqu'elles nous contactent." Il décrit l'approche du ministère comme étant ascendante : les besoins de la communauté sont le point de départ de leurs actions. Un exemple clair de cette approche, comme le souligne le ministre, sont les trois ressources locales financées spécifiquement par le ministère de la famille : le Centre Cigale, le Rainbow Center et le Familljen-Center.
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