Les indispensables au bout du tuyau

Luc Ley ouvre la première porte de l'installation qui « n'existe pas dans l'esprit de la plupart des gens, mais qui doit toujours fonctionner ». Il est responsable de la station d'épuration de Beggen, un complexe énorme pour les standards luxembourgeois, dont les passants ne remarquent pourtant généralement pas grand-chose. Car contrairement à tous les préjugés possibles, les visiteur·euse·s et les ouvrier·ère·s ne sentent rien, même à l'intérieur de l'installation, sauf dans certaines pièces. L'air est si souvent filtré avant de sortir que même la cheminée sur le toit ne dégage aucune odeur. « Ce n'est pas ce à quoi vous vous attendiez, n'est-ce pas ? », se réjouit M. Ley, qui souhaiterait recevoir plus souvent des visiteurs pour faire connaître un peu plus le travail qui est effectué ici. Car on ne le remarque souvent que lorsque quelque chose ne va pas, alors qu'un peu plus d'attention le rendrait nettement plus facile.

C'est ici, à la frontière entre Luxembourg-Ville et Walferdange, que les eaux usées des communes de Luxembourg, Bertrange, Strassen, Leudelange-Schlewenhof, Riedgen et d'une partie du Findel se rejoignent pour rejoindre l'Alzette après un processus d'épuration complexe. La plus grande station d'épuration du pays peut actuellement servir environ 210.000 habitant·e·s, explique Patrick Licker, responsable du service d'assainissement de la Ville de Luxembourg. Aux quelque 124.000 habitants de la ville de Luxembourg s'ajoutent surtout les frontaliers – dont la production correspond à environ un demi-habitant – ainsi que les eaux usées des magasins, restaurants et industries. Tous ces facteurs vont bientôt pousser la station d'épuration existante à ses limites. Une mise à niveau s'impose. La nouvelle installation, qui devrait être achevée en 2030, pourra, selon M. Licker, desservir l’équivalent de 450.000 habitants.