Les émissions d'ammoniac restent problématiques

Il y a quelque chose dans l'air. Et même beaucoup trop. La qualité de l'air en Europe s'est certes améliorée sur de nombreux points au cours des dernières années. Mais en ce qui concerne l'ammoniac, la situation est tout autre. L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a même qualifié la réduction des émissions d'ammoniac dans la lutte contre la pollution atmosphérique de "plus grand défi" des années à venir.

L'ammoniac (NH₃) est un gaz extrêmement problématique qui nuit non seulement à la santé humaine, mais aussi aux plantes et aux écosystèmes. Ce gaz est produit par le mélange d'urine et d'excréments, donc principalement dans les bâtiments d'élevage ou lors de l'épandage d'engrais de ferme. Les engrais azotés synthétiques en sont une autre source. L'ammoniac se répand dans l'environnement par le biais de l'air. L'enrichissement en substances nutritives nuit surtout aux écosystèmes pauvres en nutriments, dont les prairies ou les cours d'eau. En combinaison avec d'autres polluants atmosphériques, le composé d'azote et d'hydrogène peut former des poussières fines nocives pour la santé. L'Institut Max Planck de chimie de Mayence avait par exemple déclaré en 2017 dans une étude : "Si les émissions agricoles étaient inférieures de 50%, […] 250.000 décès (prématurés, ndlr) dus à la pollution atmosphérique pourraient être évités chaque année dans le monde." De plus, ce gaz à l'odeur piquante caractéristique peut également être transformé en protoxyde d'azote, extrêmement nuisible pour le climat.