En complément de la justice pénale, le Luxembourg inaugure son premier service de justice restaurative. Pour proposer aux auteur·rice·s et aux victimes d’infractions pénales un changement de perspective sur leur manière de réagir. Explications.
Cela fait maintenant un an que le SEJURE (Service de Justice Restaurative) a été créé au Luxembourg. Hors des services judiciaires habituels, il est situé dans les locaux du Centre de médiation asbl, à Bonnevoie. La seule différence c’est qu’il est financé par le ministère de la justice, alors que les deux autres services de médiation ainsi que le service d'accès aux droits dépendent du ministère de l’Éducation nationale. Mais on est ici loin des résolutions de conflits de voisinage ou domestiques. Jessica Luisi est coordinatrice du service : criminologue de formation, elle s’est intéressée très tôt au volet psychologique du système judiciaire. Elle a étudié la délinquance et la criminalité et les réponses qui y sont apportées. Pour cette dernière, la justice restaurative n’est pas là pour remplacer la justice pénale : « Il est important qu’elle fasse son travail mais c’est un travail tout à fait différent. La justice pénale qualifie l’infraction, désigne un coupable et une victime, c’est organisé. Les personnes ressortent bien souvent sans avoir pu exprimer des choses importantes et ont toujours des problématiques qui ne sont pas résolues. »
On attribue les premières traces de justice réparatrice aux peuples premiers d'Amérique du Nord. La notion de réparation est mentionnée dans plusieurs textes historiques : la Torah précise la restitution des biens aux victimes par les criminels, le Code d'Ur-Nammu (la plus ancienne tablette contenant un code juridique qui nous soit parvenue) requiert la réparation pour les actes de violence, le Code de Hammurabi (texte juridique babylonien daté d'environ 1750 av. J.-C.) prescrit la restitution comme sanction pour les infractions de propriété, la Loi des Douze Tables (le premier corpus de lois romaines écrites) ordonne au voleur de payer le double des biens volés.
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