"Le prochain rôle est toujours le rôle rêvé"

Thierry van Werveke l'avait, Luc Feit l'a aussi : "Eng Schnëss" que l'on a du mal à oublier une fois qu'on l'a vue. Feit en est bien conscient, il ne nous parle pas de sa "Schnëss" lorsque nous l'interrogeons à ce sujet, mais de sa "Binnett", ce qui est bien sûr la même chose, à savoir quelque chose de spécial.

Pour les acteurs·rices, un visage aussi particulier peut être une malédiction ou une bénédiction, car dans cette branche, il arrive encore que l'on soit assigné·e à un modèle de rôle pendant toute sa vie professionnelle en raison de son apparence. Si l'on est allemand, blond et de sexe masculin, on sera toujours le méchant nazi ; si l'on est belle, blonde et de sexe féminin, on doit désormais jouer la fille naïve et sexy la plupart du temps.

L'affaire de l'Oscar

Pour Feit, son apparence ne semble pas être une malédiction, car l'acteur de cinéma, de télévision et de théâtre est à l'aise dans de nombreux genres : du néo-nazi arrogant au directeur de la police judiciaire légèrement décalé dans Tatort, en passant par l'avocat lisse, Babylon Berlin, Superjhemp retörns , Capitani et Meuchelbeck… Luc Feit peut pratiquement tout faire et est à l'aise partout – de temps en temps, il travaille même comme réalisateur.

Si vous recherchez la filmographie de Luc Feit sur Google, vous devriez être occupé pendant un bon moment, et si vous regardez une troisième chaîne (allemande) le soir, vous devriez presque certainement tomber sur une ancienne scène de crime dans laquelle le Luxembourgeois joue. Jusqu'à présent, Feit n'a pas encore percé, mais à 61 ans, cela peut encore arriver.

Nous rencontrons l'acteur un jour de pluie en pleine rue de Strasbourg, dans le quartier de la Gare. C'est là que vivent depuis quelques années les parents de Luc Feit, qui cet après-midi-là s'occupe d'eux·elles, qui ne sont plus très en forme, de manière très touchante.