La colère sourde des écoles

Toute une série de projets et d'adaptations doivent préparer les écoles et les élèves du Luxembourg à un avenir en rapide évolution. Mais, selon Joëlle Damé, porte-parole du syndicat du personnel enseignant SEW, nombre d'entre eux·elles sont pour l'instant étouffé·e·s par un problème plus aigu : Les crises de colère en classe. "En ce moment, dans certaines classes, peu importe la langue dans laquelle l'alphabétisation doit se dérouler… parce qu'il n'y a tout simplement pas d'école du tout dans ces classes." De plus en plus souvent, dit-elle, les cours sont interrompus par des crises souvent violentes d'élèves. Quand on a des enfants avec des problèmes psychosociaux prononcés dans la classe, même les enseignant·e·s expérimenté·e·s atteignent leurs limites, explique Mme Damé : "J'ai parlé avec un collègue qui fait l'école depuis 20 ans et qui n'est actuellement plus en mesure d'enseigner parce que certains enfants de la classe sont constamment sur la brèche. Ils risquent d'exploser à tout moment. Et pendant que quatre adultes essaient de calmer un enfant qui ne se contrôle pas, le reste de la classe n'apprend certainement rien non plus."

Souvent, dit-elle, cela signifie que des collègues d'autres classes doivent venir aider pour empêcher les enfants de se blesser, de blesser d'autres enfants ou le personnel enseignant. Des programmes d'intervention de crise sont actuellement mis en place par des écoles individuelles. Il n'existe pas encore de concept national. Cela pose un certain nombre de problèmes, explique Mme Damé : "Notre 'Pompjeesplang' prévoit qu'une personne du personnel scolaire doit être disponible pour chaque heure en cas de problèmes aigus. Cela semble bien, mais en réalité, nous avons des enfants qui sont occupés en permanence du lundi à 8 heures au vendredi à 14 heures – je peux difficilement appeler cela un encadrement scolaire. Cela signifie bien sûr que les autres enfants reçoivent moins d'attention pendant ce temps-là…" En essayant d'arrêter une bagarre, elle a elle-même reçu des coups de pied dans le ventre – alors qu'elle était enceinte.