J’ai deux mots à vous rire - À tu et à toi

Par Claude Frisoni

Indisposé par les ordres et les consignes omniprésents, notre chroniqueur rebelle veut bien obéir mais seulement si on lui demande poliment.

Comme chaque année à la même époque, la température joue aux montagnes russes. Mais ces temps-ci, dans la situation géopolitique mouvementée que connaît l’Europe, il est malvenu de jouer à quoi que ce soit de russe. Même à la roulette. Ce qui semble pourtant être l’occupation favorite de Vlad l’Impavide, qui a légèrement adapté les règles du jeu, en mettant d’autres têtes que la sienne au bout du canon du pistolet à barillet. Toujours est-il que les facéties de la météo nous rappellent, en passant du chaud et sec à l’enneigé et déprimant, que nous sommes en avril. Et là, obligatoirement, il se trouve quelqu’un ou quelque chose pour rappeler le dicton « en avril ne te découvre pas d’un fil ». Ce qui me fait enrager. Oh, pas la recommandation, qui somme toute est assez raisonnable et pertinente. Non, ce qui me rend fou, c’est cette utilisation systématique du tutoiement. À la limite, je pourrais supporter un « s’il vous plaît, en avril veuillez veiller à ne pas vous découvrir d’un fil ». Mais, « en avril, ne te découvre pas d’un fil », « en mai, fais ce qu’il te plaît », c’est d’une impolitesse insupportable !

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