Une fois n’est pas coutume, Claude Frisoni s’en prend aux faiseurs de morale.
Pour une raison mystérieuse, les moralistes francophones les plus fameux ont d’étonnants points communs. Ils sont nés au début du XVIIème siècle, sont morts avant le début du XVIIIème, et portent des noms féminins.
Chronologiquement, François de la Rochefoucauld nait le premier, en 1613. Puis, Jean de Lafontaine voit le jour en 1621. Enfin, Jean de la Bruyère, vient au monde en 1645. On saluera l’effort de l’auteur de ces lignes pour employer des synonymes afin d’éviter toute répétition. LA Rochefoucauld nait, alors que LA Fontaine voit le jour et que LA Bruyère vient au monde. Pour poursuivre dans la même veine, on peut signaler que La Rochefoucald meurt en 1680, tandis que La Fontaine décède en 1695 et que La Bruyère quitte ce bas monde en 1696.
Toujours est-il que ces trois moralistes ont donné des leçons aussi bien à leurs contemporains qu’à la postérité, au point qu’aujourd’hui encore, il est de bon ton de citer l’une de leurs recommandations pour justifier ses propres choix.
Mais pourquoi ces trois bonshommes s’appelaient-ils de LA quelque chose ? LA Rochefoucauld, LA Bruyère, LA Fontaine… Pour qu’on ne confonde pas leur fonds de commerce, LA morale, avec LE moral de leurs semblables, auquel leurs sentences portaient souvent un coup fatal ? J’ai d’ailleurs moi-même tout autant tendance à abuser des maximes qu’à porter un prénom épicène (aussi dénommé androgyne, ou unisexe ou neutre).
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