J’ai deux mots à vous rire - Chut(e) !

Par Claude Frisoni

Soucieux de précision, notre chroniqueur tatillon a cherché les différences en Prigogine et Prigojine.

Prigogine est mort. Ce qui est bizarre, c’est que si on tape ce nom, Prigogine avec deux "g", sur Google, on apprend que c’était un Russe peu fréquentable, mort dans un crash aérien la semaine passée. Bizarre. Car Prigogine, avec deux "g", était belge et il est mort en 2003. Physicien, chimiste et philosophe belge, il avait reçu le prix Nobel de chimie en 1977 pour ses contributions à la thermodynamique des processus irréversibles et spécialement à la théorie des structures dissipatives. À titre personnel, j’ai peu d’avis sur la thermodynamique des processus irréversibles et spécialement à la théorie des structures dissipatives ! Non pas que ça ne m’intéresse pas, mais ça me fait des ampoules au cerveau. Heureusement, Ilya Prigogine se coltinait ces trucs compliqués pour les autres. Ce qui justifie son prix Nobel. Son presque homonyme, Prigojine avec un "j", ne s’est jamais vu décerner un prix Nobel, pas même le Nobel de la paix, qui est pourtant le plus facile à obtenir. La preuve ? Eh bien Henry Kissinger en a été lauréat. Kissinger ! Partisan de la realpolitik, il fut parfaitement au courant des conséquences de l'opération Condor, une série d'assassinats orchestrée en Amérique du Sud avec le soutien des États-Unis. Il sera également cité comme témoin dans plusieurs enquêtes pour crimes de guerre au sujet du coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili.

Autre lauréate, Mère Teresa, sainte femme qui déclara un jour : "Il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres accepter leur sort, le subir comme la passion du Christ. Le monde gagne beaucoup à leur souffrance." Obama, lui, reconnut qu’il ne méritait pas ce prix. Mais rien dans les statuts du Nobel ne permet de le rendre. Ou d’en être destitué. Une chance donc, que la lettre du député suédois Brandt, proposant Hitler pour le Nobel de la paix en 1939 n’ait pas été suivie d’effet. Il faut dire que le député Brandt n’était pas sérieux. Il avait écrit sa lettre de proposition en ces termes :  "Hitler, un homme qui, de l’avis de millions de personnes, mérite plus que quiconque au monde cette récompense hautement respectée par son amour éclatant pour la paix, documenté plus tôt dans son célèbre livre Mein Kampf qui est, à côté de la Bible, peut-être le morceau de littérature le plus populaire au monde."

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