Francophilie contrariée

"En français, s'il vous plaît", est la phrase qui a le don d'irriter plus d'un·e Luxembourgeois·e dans la vie quotidienne. Le français est l'une des trois langues officielles du pays, la langue administrative. Ni langue maternelle pour une grande partie des résident·e·s, mais ni complètement une langue étrangère, le français est considéré pour beaucoup comme la lingua franca qui est fêtée le 20 mars lors de la Journée internationale de la Francophonie. Un héritage lointain, mais qui date de quand au juste ? S'il est communément admis que le Luxembourg fait partie de la grande famille de la francophonie, il faut remonter loin pour connaître les sources de l'utilisation du français au Grand-Duché.

D’après une étude du Statec parue en 2019, le luxembourgeois reste la langue que les résident·e·s luxembourgeois·es maîtrisent le mieux (76%), suivi du français (10%), de l’allemand (4 %), du portugais (3%) et de l’anglais (3%). Parmi les résident·e·s non-luxembourgeois·es, la première langue maîtrisée est d’abord le français (31%), suivi du portugais (25%), de l’anglais (9%) et de l’allemand (7%). Le français est la langue de communication principale, suivie du luxembourgeois, de l’allemand, de l’anglais et du portugais. Le français est surtout utilisé dans le secteur du commerce et dans celui de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés, principalement dans la capitale et ses alentours. Selon une étude de 2018 du ministère de l’Éducation nationale, 98% de la population luxembourgeoise parle le français, 80% parle l’anglais et 78% parle l’allemand.