Editorial - Les prendre comme ils viennent

Par Misch PautschLex Kleren Changer en allemand pour l'article original

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les écoles luxembourgeoises sont confrontées à d'immenses défis. Mais peuvent-ils être résolus en classe ?

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Il est rare d'entendre exactement la même phrase au cours de deux interviews, prononcée pour des raisons fondamentalement différentes. Cela mérite d'être entendu : "Nous ne pouvons pas changer les enfants, nous devons donc nous changer nous-mêmes". Pour la directrice du CePAS, Nathalie Keipes, il s'agit d'une déclaration de mission honnête, d'une délimitation de la marge de manœuvre du personnel scolaire et d'une reconnaissance des nouvelles exigences auxquelles l'institution scolaire doit constamment faire face. Mais pour Joëlle Damé, porte-parole du SEW, cela fait partie d'une énumération de platitudes qu'elle juge "infantilisantes" et que le personnel enseignant entend lorsqu'il fait état de manifestations de violence dans les salles de classe. "C'est comme ça. Débrouillez-vous avec ça."

"Nous ne pouvons pas changer les enfants, nous devons donc nous changer nous-mêmes" fait partie de la réponse à la question de savoir comment la violence physique dans les salles de classe peut, doit et doit être gérée. La raison de la violence résonne dans la prémisse de notre déclaration : à savoir que certains enfants "sont" quelque chose. Mais quoi, en fait ? Les réponses données dans toutes les interviews sont des variantes de la même idée : "moins résilients", "tolérance zéro à la frustration", "constamment à fleur de peau", "moins attentifs", "négligés", "gravement traumatisés". Pas tous, bien sûr, mais apparemment de plus en plus.

Le hic, c'est qu'ils ne "sont" justement pas ainsi, mais qu'ils le sont devenus. Car "aucun enfant ne naît agressif", tout le monde est d'accord sur ce point. Qu'est-ce qui "fait" donc d'eux ce qu'ils "sont" – et avec quoi le personnel scolaire doit composer ? C'est là que les choses se compliquent et qu'une réponse défendable ne peut probablement être rédigée que par tou·te·s les spécialistes de l'éducation, les psychologues et les sociologues du monde. Mais deux chapitres de ce livre hypothétique traiteraient probablement de la responsabilité éducative et des réseaux sociaux.

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