Cela a fait l'effet d'une déflagration. L'annonce que Caritas, l'une des plus grosses associations caritatives du pays, à qui l'État sous-traite une partie de ses services sociaux, s'est fait voler plus de 60 millions d'euros, a fait l'effet d'une bombe. Passé l'effet de surprise et les montants à peine croyables, on se frotte les yeux en se demandant "comment est-ce possible ?"
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Dans un pays qui doit montrer patte blanche auprès des autorités mondiales, qui se targue d'être à la pointe de la lutte contre le blanchiment d'argent, où l'on embauche à tour de bras du personnel en compliance et en audit… Dans le secteur financier. Secteur où la CSSF veille au grain et où tout mouvement de fond douteux ne passe pas les filtres de sécurité.
Autrement dit, pour les ONG, les règles sont bien plus flexibles. Après tout, personne de malveillant ne travaillerait pour une œuvre caritative ! Les requins sont dans la finance, les gens bien, eux, sont auprès des ONG. C'est en tout cas ce que l'on aimerait croire. Les règles strictes ne s'appliquent donc pas partout. Quand il s'agit d'une association de quartier qui repose sur des bénévoles et qui ne brasse que quelques milliers d'euros grâce à la buvette, évidemment ce n'est pas possible de mettre des garde-fous stricts et coûteux.
Mais quand on gère littéralement des millions d'euros, de plus venant des contribuables luxembourgeois·es, une politique de gouvernance rigoureuse est indispensable. Parce que ce n'est pas Caritas qui a perdu de l'argent, mais c'est nous. Nous les contribuables qui, via l'Etat, confient chaque année de l'argent aux ONG pour sous-traiter ses services sociaux. Combien de personnes vulnérables, réfugiées, sans domicile fixe, avec des fins de mois difficiles comptent sur le soutien de l'ONG chaque mois pour survivre ? Sans ces organisations, l'État providence s'écroulerait au Luxembourg. Mais alors que le gouvernement se doit de rendre des comptes, il semblerait que les sous-traitants ne soient pas logés à la même enseigne.
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