De plus en plus de personnes dépendent de la Wanteraktioun (action hivernale, WAK) pour ne pas mourir de froid la nuit dans les rues de Luxembourg. Nous étions devant le foyer de nuit pour parler avec les gens et avoir un petit aperçu de leur vie.
« C'est votre la première fois? » L'agent de sécurité devant la WAK (Wanteraktioun) incline la tête d'un air interrogateur : « Français, Deutsch? English? ». « Deutsch », et je réponds : « C'est la première fois. Mais je veux juste rester ici, devant la porte ». L'agent émet un son interrogateur, mais hoche la tête en direction de la porte. Il ne semble pas entendre l'explication selon laquelle je suis journaliste et que je veuille me faire une idée de la situation sur place. Les personnes qui se rendent pour la première fois à la WAK du Findel n'ont pas besoin de s'inscrire, mais elles le font ensuite. Personne n'est laissé devant la porte la première nuit parce qu'il·elle ne connaît pas encore les règles. La musique et le tintement des couverts sur les assiettes résonnent à travers la porte. Je n'entre pas, mais m'assieds sur la balustrade recouverte de givre devant la porte – le coin fumeur. La WAK est un lieu de refuge pour les personnes qui y passent la nuit parce qu'elles n'ont pas d'autre endroit pour le faire. Ils·Elles n'ont pas besoin d'hôtes indésirables qui brisent cette dernière sphère privée. C'est pourquoi cet article ne contient aucun nom ni aucune photo où l'on pourrait reconnaître qui que ce soit.
Il est un peu plus de 21 heures et une activité intense mais réfléchie règne à l'entrée. Cet hiver, le nombre de personnes présentes était déjà exceptionnellement élevé tôt dans l'année. Mais depuis que les températures passent constamment en dessous de zéro la nuit, de plus en plus de gens trouvent refuge au froid extérieur. 250 lits les attendent, des armoires fermant à clé, des douches et des repas chauds. La sécurité mesure la température corporelle de chaque nouvel arrivant·e, contrôle les sacs à dos et les sacs – certain·e·s en ont plus, d'autres moins : une femme tremblante qui arrive au coin de la rue est chargée, l'homme devant elle arrive les mains vides. Les petits groupes devant la porte ne font pas attention à ce qui se passe. Certain·e·s sont plongé·e·s dans une conversation, la plupart se taisent et fument. Un homme portant une casquette d'Arlequin, le masque médical ramené sous le menton, s'approche de moi en roulant une cigarette : « Vous êtes journaliste? » J'acquiesce : « M-hmm ». « Alors vous devez faire attention ici. Il y a eu quelques problèmes… »
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