Chiffres et sentiments : comment les rapports de police façonnent le sentiment de sécurité

Que se passe-t-il au quotidien en matière de criminalité au Luxembourg ? Où la police intervient-elle le plus souvent : vols ? Cambriolages ? Criminalité liée à la drogue ? La plupart d'entre nous n'auraient pas pu obtenir les statistiques du rapport annuel de la police en un clin d'œil. Au lieu de cela, nous obtenons un aperçu par le biais d'articles succincts dans la presse, à la radio ou sur une application avec les news : "La police informe d'un vol", "Selon le rapport de police, un dealer a été 'pincé' à la Gare", "La police informe de cambriolages à XY".

La presse elle-même reçoit ces informations par le biais du bulletin de presse, qui est souvent envoyé plusieurs fois par jour aux rédactions du pays. Le service de presse de la police y rend compte de ses activités, parfois de manière détaillée, parfois de manière succincte, parfois en allemand, parfois en français. L'objectif du bulletin, explique Frank Stoltz, directeur de la communication de la police dans une interview, est de "communiquer de manière absolument ouverte et transparente vers l'extérieur". Néanmoins, malgré le grand nombre de courriels – 386 avec environ trois à six messages chacun ont atterri dans la boîte de réception du Journal rien qu'en 2024 – il est inévitable que tout ne soit pas mentionné. À titre de comparaison, le rapport annuel de la police a recensé en 2024 un total de 52.839 délits contre des personnes et des biens. Cela représenterait presque 145 messages par jour, il n'y a tout simplement pas assez de place pour cela.