Analyse: Président malgré lui

Si Claude Wiseler est élu ce samedi à la convention nationale digitale de son parti comme nouveau président – il n'a pas de candidat adverse – alors l'ex-ministre, ex-chef de faction, ex-secrétaire général, ex-vice-président, ex-échevin de la capitale et ex-candidat de tête a fait le tour de tous les postes que l'on peut occuper en tant qu'homme·femme politique au Luxembourg.

Seul sur le fauteuil du Premier ministre, l'ex-espoir des chrétiens-sociaux n'a pas réussi à s'imposer jusqu'ici, et cela devrait rester ainsi, l'homme de 61 ans n'ayant, selon ses propres déclarations, aucune intention de redevenir tête de liste du CSV, comme il nous l'a souligné en début de semaine. Mais comme l'a dit Sean Connery dans son dernier rôle de James Bond ? Exactement : il ne faut jamais dire jamais.

Sa figure historique préférée n'est toutefois pas l'agent 007, mais Winston Churchill : parce que ce dernier « n'a jamais abandonné », comme Wiseler l'avait déclaré il y a deux ans dans une interview d'été du Journal inspirée du questionnaire de Proust. A l'époque, il avait nommé à juste titre la « persévérance » comme principal trait de caractère.

Le fait que Claude Wiseler devienne le 13e président de l'histoire du parti – ce qui, espérons-le, n'est pas un mauvais présage – n'a rien à voir avec le fait qu'il souhaitait ardemment assumer cette fonction, mais est simplement dû au fait qu'aucun autre membre du CSV n'a osé se lancer dans cette tâche infernale, dans laquelle il n'y a actuellement rien à gagner mais beaucoup à perdre.