Adjugé vendu

Par Audrey SomnardLex Kleren

Le monde feutré des ventes aux enchères brasse des milliards dans le monde, 2022 étant une année record. Un des deux commissaires-priseurs du pays nous raconte les coulisses d'un métier de passion, où l'œil pour les belles choses est primordial.

Dénicher une merveille dans le grenier de sa grand-mère est le rêve de beaucoup. En France l'émission "Affaire conclue", dans laquelle des personnes privées espèrent pouvoir tirer un maximum d'objets de famille ou oubliés dans un coin, a relancé le mythe de la chasse aux trésors, avec l'essor également des vide-greniers et autres applications où le seconde main est roi. Encore faut-il pouvoir estimer la valeur des choses. Pour cela il y a plusieurs solutions. Les collectionneur·euse·s se spécialisent dans leur passion et connaissent la valeur des perles rares qu'ils·elles cherchent à dénicher. Dépendant des objets et des époques, les ventes aux enchères sont parfois la seule solution pour mettre la main sur ce qui complètera sa collection, miser sur la montée des cours pour tel ou tel objet. Le marché de l'art est en pleine expansion et le secteur mondial des ventes aux enchères a vécu une année 2022 record. Les banques et autres institutions financières ne s'y sont pas trompées, même le vin fait l'objet de convoitises et les prix s'envolent pour des noms célèbres.

Et c'est dans les maisons de vente que tout se passe. Des salons feutrés où luxe et discrétion sont de rigueur : "Le marché de l'art est dominé aujourd'hui par les maisons de vente", explique Adrien Denoyelle, commissaire-priseur basé à Stadtbredimus. Ce dernier est tombé dans les objets d'art et de luxe depuis petit : "Mon père m’a beaucoup aidé, puisqu’il est expert en mobilier et bronzes des XVIIIe et XIXe siècle. Ce sont donc des choses que je connais très bien. Le vin aussi, je maîtrise bien mais mes spécialités ce sont le mobilier 1950 de Le Corbusier et Pierre Jeanneret." C'est un voyage en Inde qui a fait basculer le jeune passionné d’alors en véritable professionnel : "Il y a 12 ans, je suis parti en Inde à Chandigarh, une ville dessinée par Le Corbusier et dont le mobilier a été fait par Pierre Jeanneret, son cousin. Dans les années 2008/2009, j’ai acheté sur place du mobilier de Pierre Jeanneret, j’en ai ramené en Europe et j’en mets régulièrement dans mes ventes. C’est du mobilier très prisé et très à la mode."

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