Absence de réglementation, faux psychologues

Par Sarah RaparoliLex KlerenMisch Pautsch Changer en allemand pour l'article original

"Ça n'a pas marché avec mon psychologue" – une déclaration qui revient souvent lorsqu'on cherche une aide professionnelle. Mais il est plus rare d'entendre que certaines personnes se font passer pour des psychologues ou des psychothérapeutes sans pouvoir justifier des qualifications nécessaires. Et pourtant, de tels cas existent au Luxembourg.

"Je pourrais simplement accrocher une plaque au mur, ouvrir un cabinet et me dire psychologue." Marc Stein, psychologue et président de la Société luxembourgeoise de psychologie (SLP) est en colère. "Le Luxembourg est l'un des derniers pays où cela se passe ainsi. C'est fou." Il secoue la tête. Sa frustration est manifeste. Pas étonnant dans ce contexte que le souhait de réglementer la profession soit la toute première revendication du SLP pour les élections législatives de cette année.

L'association est régulièrement contactée par des patient·e·s qui émettent des doutes sur les qualifications nécessaires et les compétences déclarées de leur psychologue. Selon M. Stein, environ huit cas de ce type sont signalés chaque année au SLP, "mais il n'y en a certainement pas que huit". Et sans réglementation, rien ne peut être entrepris, souligne-t-il. Les exceptions sont les cas qui relèvent du droit pénal. "Dans ce cas, une plainte doit être déposée."

Des règles plus strictes pour les psychothérapeutes

Pour la profession de psychothérapeute, le cadre est plus strict, rapporte Catherine Richard, psychologue, psychothérapeute et présidente de l'association Fapsylux depuis juillet 2022. "Nous avons la loi de 2015, le Conseil scientifique dans le domaine de la santé regarde qui obtient le titre et ensuite ils sont inscrits sur la liste du Collège Médical." Cette liste est considérée comme un document officiel permettant de vérifier si un·e psychothérapeute a déposé les diplômes nécessaires et peut réellement se prévaloir de ce titre et elle peut être consultée en ligne. "On peut se fier à ce registre pour savoir qu'il répertorie les vrais psychothérapeutes, ceux qui sont réellement autorisés à exercer leur profession."

De plus, la loi prévoit que "l'exercice illégal de la psychothérapie est passible d'une amende de 1.000 à 50.000 euros et, en cas de récidive, d'une amende de 2.000 à 100.000 euros et d'un emprisonnement de huit jours à six mois ou de l'une de ces peines seulement".

Cependant, il y a toujours des personnes qui se font passer pour des psychothérapeutes et qui n'en sont pas. "Nous aussi, nous gardons un œil dessus pour le signaler au Collège si nécessaire. Mais il est difficile d'être au courant de tous les abus potentiels." Elle se souvient d'une situation en particulier. "Une femme m'avait contacté pour savoir si un bureau était disponible dans mon cabinet. Elle m'a dit qu'elle était psychothérapeute, mais elle n'était pas inscrite au Collège."

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