J’ai deux mots à vous rire - Responsable irresponsable…

Von Claude Frisoni Für Originaltext auf Französisch umschalten

À peine remis du réveillon, notre chroniqueur a du mal à digérer une déclaration ministérielle.

Pour cette toute première chronique de l’année 2024, plus encore que mon irrépressible envie de vous la souhaiter bonne et heureuse, c’est la peur qui m’envahit. Peur que l’une ou l’autre réflexion, qu’une quelconque blague, qu’un aphorisme mal embouché, qu’un conseil mal mesuré, qu’une recommandation mal exprimée… bref que quelques mots mal interprétés ne conduisent l’un ou l’autre lecteur à commettre des actes que la loi, l’ordre ou même la morale réprouvent.

Car le nouveau Ministre des Affaires Intérieures, vient de démontrer que des actes délictuels peuvent être la conséquence directe d’une chanson, d’un poème ou d’un texte écrits par un artiste. Le bombage (c’est comme ça qu’on appelait un tag réalisé à la bombe de peinture quand j’étais encore plus jeune et plus fou), effectué nuitamment sur le muret entourant le jardin de sa maison, acte de vandalisme unanimement condamné, ne serait selon lui que le résultat direct d’un poème écrit par le chanteur activiste Serge Tonnar. Poème qui pourtant, n’appelait ni à s’en prendre aux biens du ministre, ni à violer la loi, encore moins à attaquer un responsable, ses biens privés et sa famille. Mais poème qui mentionnait le nom du ministre en lui reprochant de manquer de cœur et de ne plus se souvenir de la signification du C dans le nom de son parti, le CSV.

Le ministre est convaincu que le monde artistique qui a protesté contre une de ses décisions est co-responsable de l’acte délictuel dont il a été victime.

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