J’ai deux mots à vous rire - L’arme à l’œil

Le jour de la Saint Lundidepaques, la presse nous apprenait qu’une nouvelle tuerie de masse à l’arme à feu avait eu lieu aux USA. La routine… Un jeune homme de 25 ans avait fait un carton dans une banque de Louisville. La routine? Presque. À deux détails près. Le tireur a assassiné cinq personnes et en a blessé neuf, en live streaming. Autrement dit, il s’est offert le fameux quart d’heure de célébrité promis à tous par Andy Warhol, en se filmant en direct pour les réseaux sociaux, avec à la main, un fusil d’assaut AR-15 crachant le feu.

Deuxième originalité, le tireur n’était pas un gangster attaquant la banque pour lui voler des sous mais un employé de ladite banque, mécontent selon les uns d’avoir reçu une lettre de licenciement, furieux selon les autres de s’être levé du pied gauche ce matin-là. Première observation sans malice : si les fadas qui défendent le droit de se balader librement avec un arsenal de guerre tout en souhaitant interdire l’avortement au nom du respect de la Sainte Bible, faisaient, comme les bons chrétiens, de la Saint Lundidepaques un jour férié, notre assassin de masse n’aurait pas pu massacrer en masse ce lundi et se serait contenté de chasser des œufs de Pâques dans son jardin, car la Old National Bank de Louisville aurait été fermée.

Deuxième observation sans malice: les responsables politiques qui défendent avec le plus de fanatisme un sacro-saint "droit à la vie" pour tenter d’interdire l’avortement, sont toujours les mêmes que ceux qui ne sont pas gênés par les 45.000 morts provoqués par les balles des armes en vente libre. Pire que ça, ils veulent encore en faciliter le commerce et la possession. Ainsi, depuis 1994, les personnes placées sous injonction d’éloignement suite à des violences conjugales n’étaient plus autorisées à détenir une arme à feu.