J’ai deux mots à vous rire - A la guerre comme naguère

Si la Fête des Morts précède de peu le 11 novembre, ça ne doit pas être le fruit du hasard. En effet, le 11 novembre marque la suspension des activités relevant d’un hobby cher à l’espèce humaine, de préférence chez les mâles d’ailleurs, à savoir la guerre. On appelle cette interruption forcément provisoire (une interruption définitive serait une fin), un armistice. L’armistice se distingue de la paix par, précisément, son caractère réversible. Cela dit, la paix n’a rien de permanent ou de définitif. Donc, un armistice, c’est une paix dont on sait qu’elle sera encore plus temporaire qu’une vraie paix. Ce qui rapproche la paix de l’armistice, c’est que l’un comme l’autre sont toujours coincés plutôt brièvement entre deux guerres.

Et rien ne fournit plus de matériel à la Fête des Morts qu’une bonne guerre. Sinon une grosse catastrophe naturelle. Mais les catastrophes naturelles ne sont jamais chantées comme des épopées glorieuses, elles ne sont pas revendiquées comme des occasions de victoire, elles ne procurent aucun jour férié, ne justifient aucun défilé et on ne construit pas de monuments en leur honneur. Les morts d’une catastrophe naturelle n’ont pas la noblesse des victimes des conflits armés.

On a pu croire que cette activité ludique avait tendance à se raréfier ou tout au moins à s’exiler vers des contrées lointaines. Mais ces derniers temps, la mode des guerres meurtrières revient en force. J’ai donc trouvé opportun de rappeler quelques-uns de mes travaux stratégiques sur la question.

Il convient tout d’abord de rappeler que sans guerre il n'y aurait jamais de paix. C'est grâce à la guerre qu'on peut faire la paix.