Agacé par le temps qui refuse de suspendre son vol, notre chroniqueur s’en prend cette semaine au système de mesure du temps.
Rien de tel qu’un rituel immuable pour mesurer à quel point le temps passe vite. Quand le chroniqueur assidu et vaillant voit arriver le lundi après-midi, il se dit que ça n’est pas possible, car hier, c’était mardi. La langue française ayant eu l’impardonnable paresse de ne prévoir qu’un seul mot pour le temps qu’il fait ou le temps qui passe, on devrait pourvoir utiliser le concept de « ressenti », comme dans les prévisions météo. Il y a la température réelle, disons objective et la température « ressentie ». C’est un peu fumeux comme concept car chacun a un ressenti différent et celui des météorologues ne vaut certainement pas plus que celui des frileux. On parlerait donc de temps ressenti. La semaine se résumerait à 48 heures en ressenti pour ceux qui ne voient pas le temps passer.
Le rythme hebdomadaire permet précisément de « ressentir » le caractère éminemment subjectif de la notion de temps. Le mot hebdomadaire n’a rien à voir avec le camélidé à une bosse. Il vient du grec hepta qui signifiait sept. Il existe peu de mots avec cette racine, sinon heptathlon, « discipline sportive composée de sept épreuves » ou heptasyllabe, « qui comporte sept syllabes », l’un et l’autre assez difficiles à caser dans une conversation. On trouve aussi, évidemment, bihebdomadaire, écrit sans trait d’union, en un seul mot, qui signifiait à l’origine « une fois toutes les deux semaines » et dont le sens actuel est « deux fois par semaine ».
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