J’ai deux mots à vous rire - Faire sa fête au travail

C’est parce que les mots ont un sens que certains œuvrent à la falsification des appellations. Ainsi, la Journée internationale des droits des femmes est devenue, selon les intérêts des manipulateurs, la Fête des Femmes, la Journée de la femme, la Saint-Femmes, la Journée des Promotions sur la lingerie, la Journée des Réductions sur les fers à repasser ou encore la Journée des Soldes sur les produits de nettoyage. En tout cas, rares sont les médias soucieux de rappeler les origines de cette journée internationale, son caractère revendicatif, ses spécificités féministes, sa personnalité combative et ses aspects sociaux. On préfère oublier tout ça et emballer le 8 mars dans du papier cadeau réservé aux babioles de la Saint Valentin.

Si certains se sont plaints qu’on ne parle plus de vacances de Noël mais de vacances d’Hiver, y voyant une tentative scélérate de désacraliser la fête de la nativité pour d’inavouables raisons antireligieuses, c’est bien que les noms qu’on donne aux événements ne sont pas innocents. Car avec le temps, l’usage ne retient que le nom trafiqué et la vraie nature de l’événement est définitivement oubliée. Qui se souvient par exemple que le 14 juillet n’est pas la Saint feu-d’artifice mais l’anniversaire d’une émeute qui provoqua la destruction d’un édifice public appartenant à l’état? Acte malveillant s’il en est, sans doute perpétré par d’horribles black blocs.

Plus sournoise est la manipulation qui consiste à changer très légèrement un nom afin de le vider de sa substance originelle. Ainsi le 1er mai n’est pas la Fête du Travail mais la Journée Internationale des droits des travailleurs, appelée en résumé, la Fête des Travailleurs. Fête du Travail et Fête des Travailleurs, c’est phonétiquement proche mais ça n’a strictement rien à voir.