J'ai deux mots à vous rire - Bunga-bunga great again
Von Claude Frisoni Artikel nur auf Französisch verfügbarLa chronique hebdomadaire de Claude Frisoni.
Cette semaine, le 45ème président des États-Unis a quitté la Maison Blanche, sans signer un état des lieux. Rappelons que celui qui disposait du pouvoir de faire sauter plusieurs fois la planète et qui avait très envie d’essayer, histoire de voir comment ça fait, se prénomme Donald car Picsou et Dingo étaient déjà pris. Quant à Riri, Fifi et Loulou, cela fait trop enfantin pour effrayer de méchants iraniens. Donald a beaucoup surpris comme président. Avant de se présenter à l’élection de 2016, il n’avait jamais brigué aucun mandat et n’avait jamais été candidat à rien, sauf au concours du plus gros mangeur de Bignuggetcheeseburgers à la crème chantilly.
Donald s’est fait connaître comme riche à la fortune douteuse, vedette de télé-réalité, dragueur de jeunes mannequins dénudés, dégénéré à la santé mentale fortement dégradée. Et tous les observateurs de s’étonner qu’un tel personnage ait pu recueillir assez de soutien, de donateurs et même d’électeurs pour devenir président de la première puissance de monde. Un clown sorti de nulle part, jamais élu à quoi que ce soit, portant sur le crâne des cheveux d’une couleur qui n’existe pas, greffés ou plantés de travers; un goujat ne respectant ni les femmes, ni les usages, ni les lois; un escroc ne payant pas ses impôts et dissimulant l’origine de ses fonds; un fier à bras provocateur capable d’insulter la moitié de la planète et de menacer du feu nucléaire l’autre moitié tout en croyant qu’il existe une troisième moitié susceptible de l’aimer; un pitre confondant idéocratie et démocratie, élu à la plus haute fonction… tout cela ne pouvait arriver qu’aux USA, nous répètent en cœur et la bouche en cul de poule les éditorialistes savants, les commentateurs sachants et politologues si chiants. Ben voyons…
D’abord, l’élection d’un type qui n’avait jamais eu auparavant le moindre mandat, c’est devenu la mode. Celui qui a été élu président en France en 2017 n’avait jamais été député, maire, conseiller général ou même garde-champêtre d’un village de 300 habitants. Mais s’agissant de toutes les spécificités incroyables de Donald, prétendre que c’est unique et propre à l’originalité légendaire des Américains est un mensonge, une honte et un scandale. Car il faut rendre à César ce qui fut à Benito et ce qui est à Silvio. En effet, 31 ans avant Trump, Berlusconi est sorti de nulle part, avec une fortune aux origines peu claires, des cheveux du même métal (sortis de nulle part et aux origines douteuses) et a fait tout ce qu’on s’étonne d’avoir vu Trump faire, mais longtemps avant lui. Berlusconi avait 31 ans d’avance. Trump n’est qu’un pâle imitateur, un petit plagiaire. Je ne sais même pas s’il a rendu hommage à son modèle, ni si les deux se sont jamais rencontrés. Mais plus que des analogies, il y a à l’évidence une sorte de clone de Berlusconi qui est entré à la Maison Blanche en 2016. Et cela rappelle heureusement la suprématie d’une Europe plusieurs fois millénaires sur l’Amérique. D’ailleurs, longtemps avant Berlusconi, Néron avait déjà montré jusqu’où peut aller le délire narcissique mégalomane. Berlusconi a su adapter les folies de l’empereur pyromane aux vingtième et vingt-et-unième siècles. Berlusconi, c’est Néron plus la télévision à paillettes! Trump, c’est Berlusconi plus Twitter.
Trump aurait au moins pu rendre hommage à son modèle, mentor, maitre. Il aurait pu l’inviter à Washington pour une mega bunga-bunga. Ils auraient pu faire une compétition de «grabbing by the pussy». Un concours de celui qui pisse le plus loin. Un championnat de mensonges, d’insultes, de menaces, de cynisme et de malhonnêteté… Le tout retransmis en direct et en mondovision. Et nul doute que Berlusconi aurait remporté toutes les épreuves. L’original vaut toujours mieux que la copie. Sans compter que Silvio n’a pas besoin de se mettre du beurre de cacahuète sur le visage. Il bronze naturellement. Et si Trump a pu s’offrir une femme 24 ans plus jeune que lui, «il Cavaliere» vit avec un mannequin de 53 ans de moins que lui. Comparé à Berlusconi, Trump n’est décidément qu’un «apprentice»! À qui il était temps de dire enfin «you’re fired»!
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