J'ai deux mots à vous rire - Manger ou démanger, jeûner ou déjeuner ?

Alors que le carême a débuté le 14 février, le 11 mars a été le premier jour du ramadan. Autant dire que la danse devant le buffet est devenue un exercice quotidien pour beaucoup. Encore que… la religion catholique a vite fait d'oublier la plupart de ses interdits alimentaires, histoire de ne pas dissuader le pèlerin, plus attiré par l'image du moine gourmand, au teint rougeot et à la bedaine arrondie, que par celle de l’ascète au visage émacié et au corps décharné. L'Église laisse donc ses fidèles manger et boire ce qu'ils veulent à deux ou trois exceptions près. En effet, l'Église catholique propose à ses fidèles de se passer d'un repas le mercredi des cendres et le Vendredi saint et de s'abstenir de viande les vendredis du carême. C’est assez peu au regard des privations exigées par ailleurs.

Mais dans un souci permanent d'harmonie, j’ai décidé de réunir un panel représentatif de mes semblables, fidèles ou infidèles, pour un grand festin de la paix et de la tolérance, un mardi après le coucher du soleil, pour ne laisser personne sur le côté de la salle à manger.

Mes nombreux convives ayant pris place autour de la grande table, par correction et courtoisie, je demande d’emblée :

- Moi : Y aurait-il des intolérances alimentaires ?

Aussitôt, Nicolas lève le doigt

- N : Oui, moi, je suis céliaque.
- moi : Pardon ?
- N : Céliaque, c'est-à-dire intolérant au gluten.
- moi : Une intolérance pour un festin de la tolérance, ça commence bien. Mais soit pas de pain, ni de pâtes, c’est noté.

Mais Laure lève à son tour le bras

- L : Je suis intolérante au lactose.
- moi : Très bien, pas de laitages, ni fromages, ni yaourts, je le note.