J’ai deux mots à vous rire - L’épée soit avec vous

J’hésite à affubler Kirill, le patriarche orthodoxe de Moscou du nom d’un héros de mon enfance : Kiri le clown. Kirill le clown ? Un tel blasphème contre ce saint homme, né prêtre dans un famille ou on est prêtre de père en fils depuis trois générations au moins, pourrait me valoir une condamnation à six éternités de damnation, avec flagellation quotidienne, brûlures sur la plante des pieds bihebdomadaires et cuisson lente dans un barbecue démoniaque. Pourtant, le costume et le couvre-chef dont est affublé Kirill, même s’il ne porte pas un nez rouge et des chaussures démesurées, prêtent à rire. Alors que ses discours donnent des frissons de peur. Pour le commun des mortels, ce type, déguisé comme un sapin de Noël, avec une sorte de pot de chambre décoré sur la tête, est censé porter la parole d’une religion de paix et d’amour. Avec des phrases du genre de « aime ton prochain » « tu ne tueras point », « paix sur la terre » … etc, etc. Car les religions sont amour, c’est bien connu. Certes, dans le temps, on tuait des hérétiques ou des infidèles. On brûlait vif des Cathares. Certes des hiérarques cléricaux bénissaient des canons ou glorifiaient des dictateurs. Mais c’était il y a longtemps.