J'ai deux mots à vous rire - Crise de foi

Von Claude Frisoni Artikel nur auf Französisch verfügbar

Claude Frisoni révèle que tous les François ne se ressemblent pas.

Je serai, bien involontairement, absent de Luxembourg le jour de la visite du pape. J’avais été présent lors de la visite d’un autre pape, il y a 39 ans. Je me souviens qu’à peine une dizaine de jours avant son arrivée, le clocher de Notre-Dame avait brûlé.

Pas n’importe quel jour d’ailleurs : un Vendredi saint. Alors, forcément, les satanistes, les complotistes, les hérétiques tocs y avaient vu un signe, sans doute la main du diable en personne. Les raisonnables y avaient vu quant à eux la preuve qu’il ne faut pas laisser un chalumeau allumé près de matières inflammables.
Si un tel conseil avait été largement diffusé, peut-être Notre-Dame de Paris aurait-elle été épargnée par le méchant incendie de 2019 ? En France, personne n’avait accusé Satan d’avoir mis le feu mais pas mal de complotistes avaient soupçonné Macron de l’avoir fait. J’ai oublié la raison que ceux-ci avaient avancée pour étayer leur thèse mais ça tenait encore moins debout que l’intervention diabolique du chef des enfers himself.

Quand Jean-Paul II était venu en 1985, il était en pleine forme. Il faut dire qu’il n’avait que 65 ans, ce qui pour un pape est très éloigné de l’âge de la retraite. Le pape François a 87 ans. 22 ans de plus que son lointain prédécesseur. Quand la fumée blanche avait annoncé l’élection de Jean-Paul II, il n’avait que 58 ans. L’élection d’un pape de 58 ans, c’est aussi étonnant que la sélection du footballeur Lamine Yamal à seulement 16 ans en équipe nationale d’Espagne. Il faut dire que la tâche qui incombait au vaillant Souverain pontife polonais nécessitait qu’il ait du temps devant lui. Faire vaciller l’empire soviétique au point qu’il finisse par s’écrouler, ça ne pouvait pas se faire en quelques années.

François a bien du courage malgré son grand âge. Ainsi, il a été insulté par ceux qui prétendent que s’indigner de la mort de milliers d’enfants innocents, c’est de l’antisémitisme. Des membres de la Curie l’accusent d’être une taupe de la conspiration anarcho-socialiste visant à nuire à Wall Street. Certains catholiques nostalgiques de la manif pour tous, aussi avenants et sympathiques que le nouveau ministre de l’Intérieur français, craignent qu’il ne finisse par accepter des péchés mortels comme le mariage homosexuel, le divorce, la gourmandise, le support du PSG, voire les relations sexuelles avant le mariage. Ce qui, ma bonne dame, serait la fin de tout. Bref, le pape François est perçu comme trop progressiste. Le pape François trop progressiste… c’est dire la conception du progrès de ces gens-là.

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