J’ai deux mots à vous rire - Avoir bon dos ou l’avoir dans le dos ?

La cérémonie d’ouverture des JO de Paris a fait couler beaucoup d’encre. Et pas mal d’ancres aussi puisque les délégations ont défilé sur des bateaux, qu’il a bien fallu amarrer avant et après la déambulation fluviale. Certains ont regretté l’invitation surprise de la pluie, éternelle trouble-fête, coupable d’innombrables annulations de déjeuners-barbecue, de tant de déprogrammations de spectacles en plein air et comble de méchanceté, de bien des mariages victimes du dicton : mariage plus vieux, mariage plus court.

Beaucoup se sont extasiés devant un événement hors norme, hors des sentiers battus, hors de prix et donc or massif. Mais il s’est aussi trouvé des pisse-froid, des nostalgiques de l’Inquisition, des gardiens du temple du bon goût et de la bienpensance, des défenseurs du dogme et de la bienséance, des pourfendeurs du blasphème et de l’hérésie pour réclamer une vengeance divine contre une séquence de cette longue performance multidisciplinaire.

Depuis samedi dernier, on nous assène que la Cène n’était pas saine alors que ça n’était qu’une scène sur la scène qu’était la Seine.
L’obscène de cette scène aurait échappé aux mécènes de la scène sur la Seine ? Difficile à croire. L’incroyable polémique née de quelques instants voués à évoquer un lointain passé païen a réussi à faire passer au deuxième plan et même à étouffer complètement le vrai, le seul, le pire, le terrible scandale de cette soirée mémorable.

En effet, alors qu’on s’écharpe violemment sur une broutille tellement dérisoire que nulle catastrophe naturelle punitive n’est venue perturber le déroulement de la soirée, au contraire de cette bénéfique pluie légère comme de l’eau bénite, l’effroyable affront, l’impardonnable vexation, l’insupportable outrage, l’invraisemblable humiliation imposée à la délégation luxembourgeoise n’a suscité aucun mouvement d’indignation ou de protestation.