A la tête d’un grand studio photo en Iran, Sobhan Mehdizadeh a dû fuir son pays et tout recommencer à zéro au Luxembourg. Portrait.
« Vous devriez être un chauffeur de taxi », c’est par ses mots qu’un fonctionnaire du régime iranien a expliqué à Sobhan Mehdizadeh qu’il n’était pas à sa place. Le photographe et vidéaste de formation a monté à Chiraz, sa ville natale au sud de l’Iran, un studio qui a connu le succès. « De deux employés quand nous l’avons ouvert avec ma femme, nous étions passés à 30. C’était l’un des plus gros studios photo de la ville », raconte l’entrepreneur. En Iran, la religion d’état est l’islam. Les autres religions zoroastrienne, juive et chrétienne, ont un statut de minorité protégée par la constitution, mais pas les athé·e·s et la minorité Bahá'í, dont Sobhan et sa femme sont issus, une religion qui a pourtant été fondée en Iran. Ils seraient au nombre de 300.000 selon certaines estimations de l’ONU, mais comme le régime iranien ne les reconnait pas officiellement, difficile de faire état de la situation sur le terrain.
Une communauté persécutée
Ce qui est sûr, c’est que cette communauté est persécutée par le régime : « Nous subissons une discrimination systémique, nous ne pouvons pas aller à l’Université par exemple. Mais je ne pensais pas qu’un jour cela poserait problème », raconte Sobhan. Comme ce dernier a étudié la photographie dans un institut du film, pas une université, cela s’est bien passé. Par contre pour monter une entreprise, l’entrepreneur a dû déjouer les pièges de l’administration : « Je n’aurais pas pu obtenir une licence professionnelle, je l’ai mis au nom d’un ami qui travaillait également pour le studio, c’était le seul moyen d’avoir ma propre entreprise », explique-t-il.
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