Sport arc-en-ciel

Par Audrey SomnardLex Kleren

Faire son coming out auprès de ses ami·e·s, de sa famille est une chose, vivre sa sexualité au grand jour à son club de sport en est une autre. Nous sommes allé·e·s à la rencontre des principaux·ales intéressé·e·s, la communauté LGBTIQ+, petit tour d’horizon.

C’est une soirée spéciale organisée à Esch en novembre 2022 qui a été le déclencheur de cet article. La projection du film Foot et homo, au cœur du tabou raconte l’enfer qu’a subi un joueur de foot amateur en France, exclu de son équipe à cause de sa sexualité. À la fin du film, un petit débat a été organisé autour de ce sujet. Qu’en est-il au Luxembourg ? Personne n’avait de réponse. Pas de chiffres, pas de problème. À première vue, la communauté LGBTIQ+ n’a pas de difficultés d’accès aux salles de sport, ni aux clubs. Instructrice de krav-maga et de cours d’autodéfense, Chiara a toujours évolué dans un environnement très masculin. "J’ai fait de la boxe, de la lutte libre et du MMA (Mixed martial arts), j’étais souvent la seule femme dans ces cours, ce qui était peut-être plus difficile que le fait d’être lesbienne. C’est une question de pouvoir. Pratiquer ces sports va à l’encontre des stéréotypes qu’on peut avoir sur ce que doivent être les femmes." Si la communauté LGBTIQ+ se fait plus visible, tant mieux, mais pour cette dernière "la pratique sportive ne devrait avoir rien à faire avec la sexualité".

Depuis son coming out à 19 ans en 1993 en Espagne, les choses ont bien changé pour Sergio. Celui qui jouait au foot à l’école a vite été attiré par les arts martiaux. Un milieu qui lui a permis de s’exprimer tel qu’il était, "mon homosexualité était assez normalisée, ça n’a jamais provoqué de rejet. Je dis sans problème que je suis gay". Toujours bien intégré dans ses clubs de sport, notamment le karaté qu’il a pratiqué de 11 à 22 ans, il estime qu’il n’y a pas de sport qui se prête plus à la communauté : "C’est un cliché de dire qu’il y a des sports qui seraient plus gays, ou plus adaptés aux gays, il n’y a pas de limitation pour tout type de sport. La clé c’est l’éducation."

Si Sergio n’a jamais vécu de problème personnellement, il peut comprendre que certain·e·s membres de la communauté aient besoin de se retrouver autour d’activités physiques, notamment au sein du LGBTIQ+ Sport group du centre Cigale : "Nous avons réalisé un questionnaire auprès de la communauté pour mieux cerner les goûts et les attentes. Concernant le sport on va peut-être commencer avec la course à pied, c’est simple et assez fédérateur. L’idée est d’apporter du soutien à ceux et celles qui en ont besoin. C’est un lien que nous voulons créer entre nous mais aussi avec nos allié·e·s, passer un moment ensemble."

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