Le marché du logement au Luxembourg n'impose pas seulement des choix difficiles à la population. La demande insatiable incite certain·e·s propriétaires à exploiter chaque mètre carré - même au-delà des limites légales. Les possibilités d'évasion sont rares. Les communes sont confrontées à un dilemme : fermer les yeux et laisser les gens vivre dans de mauvaises conditions ? Ou les mettre à la porte ?
« Les conditions dans lesquelles certaines personnes doivent vivre dans des chambres meublées me dégoûtent. Parfois, c'est presque littéralement le plafond qui leur tombe sur la tête », raconte Maurice Bauer (CSV), échevin social de la ville de Luxembourg. Il nous explique qu'il ne lui semble pas facile de voir comment différent·e·s propriétaires de logements essaient de « tirer le maximum absolu de leur espace de vie ». Les chambres meublées deviennent de plus en plus la seule option pour les personnes qui cherchent un logement au Grand-Duché, mais qui ne peuvent pas se permettre de louer un appartement, sans parler d'en acheter un. Une chambre doit leur suffire. Parfois, il s'agit d'une solution provisoire, devenant permanente pour beaucoup. Dans de bonnes conditions, cela peut être acceptable.
Car sur le marché luxembourgeois du logement, où chaque mètre carré est âprement disputé, il faut des solutions. Giorgio Ricciardelli, responsable du département logement à Differdange, est contraint d'être pragmatique : « Nous sommes conscients que la croissance du pays place les communes dans la situation où nous avons besoin de telles chambres. La plupart des propriétaires, privés ou professionnels, remplissent bien leurs obligations et proposent une chambre respectable. Dans un cadre bien diversifié, où de telles chambres sont combinées avec des maisons individuelles et des appartements locatifs, cela ne pose pas de problème. » Seulement, si les conditions légales minimales de sécurité et d'hygiène ne sont pas respectées, cela peut vite en devenir un.
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