J’ai deux mots à vous rire - A vos souhaits

Par Claude Frisoni

Ne sachant plus à quels saints se vouer, notre pieux chroniqueur a choisi d'inventer une nouvelle fête.

Si les vœux avaient une quelconque efficacité, tout le monde serait en bonne santé, heureux, riche et immortel. Alors que dans la vraie vie, les souhaits, fussent-ils sincères, n’ont comme seule fonction que de maintenir des rites sociaux, inventés au départ pour calmer l’agressivité et empêcher les conflits. Le fait de se serrer la main ne servait à l’origine qu’à bloquer les mains droites de deux personnes, afin qu’elles ne les utilisent pas pour sortir leur poignard et l’enfoncer dans la poitrine de leur vis-à-vis. Ce qui explique peut-être la défiance légitime à l’égard des gauchers, toujours capables d’utiliser la mauvaise main pour accomplir leurs forfaits.

Désormais, nul ne songerait à modérer ses vœux en fonction de la situation de celui à qui ils sont destinés. On les adresse indifféremment à tous, sans considération pour leur crédibilité. Ainsi, je suis sûr que le gardien de prison venant chercher un condamné à mort dans sa cellule pour le conduire à l‘échafaud, lui adressait sans malice un tonitruant « Bonjour » ! Il y a dû y avoir des milliers de « Bon voyage » lancés aux passagers du Titanic. Des tas de « Bonne chance » offerts aux 99,9999% de perdants à la loterie. D’innombrables « Bon week-end » juste avant la nouvelle défaite du FC Metz. Beaucoup de « Bon anniversaire », souhaités à des malheureux ne supportant plus l’idée de vieillir. Trop de « Bonne année » le 1er janvier 1940… Au moins les artistes refusent-ils de se souhaiter le meilleur, par superstition. Au lieu de cela, il se souhaitent de se casser une jambe ou se lancent un grossier « Merde », en guise de porte-bonheur.

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