J'ai deux mots à vous rire - Pigeons sans vol

Par Claude Frisoni

Notre chroniqueur promeneur a surpris la conversation de deux volatiles assez remontés contre notre espèce.

Déambulant tristement entre des rangées de noyers décharnés, leurs feuilles flétries et noircies déjà pour la plupart emportées par le vent, alors que de rares fruits maigrichons et rabougris restaient accrochés à leurs branches et ne sachant que faire par cette invraisemblable chaleur automnale, je m’interrogeais sur ce spectacle inquiétant, songeant à la catastrophique récolte de noix qui s’annonçait, quand je surpris la conversation de deux pigeons.

Je dois reconnaître que je ne parle pas couramment le pigeon, ayant choisi l’option perroquet au lycée, par goût de la facilité. Mais j’ai suffisamment roucoulé dans ma vie pour pouvoir suivre une conversation sans interprète. Ce qui était étonnant, c’est que les deux volatiles n’étaient pas de la même espèce, même si l’un et l’autre ressemblaient à ce qu’on appelle un pigeon. Le plus gros était un pigeon ramier, un gros oiseau migrateur, aussi nommé palombe, tandis que l’autre était un pigeon bizet, ces bestioles qui envahissent les villes et les décorent de fientes abondantes. Les palombes sont des migrateurs et des oiseaux des campagnes, les bizets sont des citadins qui préfèrent un rebord de fenêtre à une belle branche. Bref, les premiers sont des pigeons des champs et les seconds des pigeons des villes. Quelles que soient leurs différences, les deux bestioles discutaient avec force couroucoucous enflammés.

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