J’ai deux mots à vous rire numéro - Zéro vision !

Samedi dernier, à la Rockhal, avait lieu une sorte de répétition du méga événement européen, du truc monstrueux qui se déroulera en mai prochain, réunissant des centaines de millions de personnes dans un grand élan d’émotion collective ! Un truc qui fait honneur à l’Europe.

À l’Europe au sens large, puisqu’on y retrouve l’Islande et Israël. A l’Europe au sens très large puisque l’Australie et la Géorgie peuvent participer. Sans oublier Saint Marin. Ce truc (je n’ai pas trouvé de mot plus précis pour le définir), qui existe depuis 1956 et qui est sans nul doute la manifestation la plus tangible des succès de la construction européenne, loin devant les institutions souvent mystérieuses qui siègent à Luxembourg, Bruxelles ou Strasbourg ; bien au-dessus des programmes aux noms exotiques comme Kaléidoscope, Erasmus, Eurimage, ou Interreg… ce truc gigantesque et tellement génial, c’est, vous l’avez deviné, l’Eurovision des sons chiants. Pardon, de la Chanson.

Ce concours magnifique, summum de la création artistique européenne, est une espèce de Prix Nobel de la grâce, de l’intelligence, de la musique et de la poésie. En quelque sorte, les Jeux Olympiques du kitsch, la Coupe du Monde du strass et des paillettes.

Le Luxembourg, fer de lance de l’Europe, a remporté cinq fois le titre. Pas moins. En 61, 65, 72, 73 et 83. Incroyable ! Je me souviens encore, les larmes aux yeux, de la joie populaire qui suivit ces victoires. Les Champs-élysées de Luxembourg, autrement dit la Rue Philippe II, étaient presque noirs de monde.

Les gens s’embrassaient. Presque. D’invraisemblables cortèges de voitures sillonnaient le pays en klaxonnant bruyamment. Presque… Et puis, pour une obscure raison, le Grand-Duché commença à perdre. Régulièrement. Quelques aient été les artistes choisis pour le représenter, il prenait de sévères branlées. Une malédiction s’était abattue sur le Luxembourg.