Notre chroniqueur vigilant refuse que des milliardaires puissent s’acheter l’immortalité comme une vulgaire voiture de sport.
Depuis des millénaires et jusqu’il y a peu de temps, les êtres humains avaient deux façons d’appréhender le caractère mortel de leur nature : soit ils croyaient à la possibilité d’une vie éternelle, accessible à ceux qui respecteraient les consignes d’une religion unique, réservée aux fidèles méritants, certifiée authentique – méfiez-vous des imitations et des hérésies, honte aux infidèles. Soit ils se consolaient de leur fin programmée et inévitable en se disant que tous les autres subiraient le même sort, notamment les riches et les puissants. J’ai la faiblesse d’avoir opté pour la deuxième attitude.
Pas tant par refus des histoires invérifiables de paradis ou d’enfer, que par pure mesquinerie. En effet, imaginer une type richissime glisser dans l’escalier de sa propriété impayable, juste après avoir encore gagné quelques milliards à la bourse, se fracasser la nuque et mourir en entrevoyant une toute dernière fois, au moment de son dernier souffle, le superbe Matisse accroché dans l’entrée, les clefs de la Rolls suspendues à un clou en or et sa jeune maitresse entièrement refaite à neuf au bras de son séduisant chauffeur arborant un sourire énigmatique… eh bien imaginer cette scène tragique, ça me permet d’envisager ma propre disparition avec beaucoup de calme et de tranquillité d’esprit.
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