J'ai deux mots à vous rire - Femmes de (forte) tête

Par Claude Frisoni

La chronique hebdomadaire de Claude Frisoni. Dans son Panthéon personnel, parmi beaucoup d’autres, deux femmes de lettres ont démontré que le féminisme est un humanisme.

Il faudrait qu’on commence enfin à comprendre que le 8 mars est la Journée Internationale des droits des femmes et pas la « Saint Femmes », permettant aux sites de vente en ligne d’offrir des promotions sur les tables à repasser. Il ne s’agit pas de souhaiter une « bonne fête » aux femmes, il ne s’agit pas de la Saint Valentin, ni de la fête des mères, des grands-mères, des sœurs ou des filles. Il s’agit d’une journée de lutte, il s’agit d’écouter leurs revendications. Et de se souvenir que leurs combats sont d’abord des combats sociaux, pour le bien de toute l’humanité, dont elles forment plus de la moitié. C’est d’ailleurs la seule prétendue « minorité » majoritaire en nombre dans la population mondiale. Dans la population, mais pourtant pas partout.

Ainsi, au Panthéon, on dénombre 75 hommes pour cinq femmes. N’est-il pas écrit en gros au frontispice du monument, « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » ? Aux grands hommes… forcément. Et encore, la première femme à avoir eu l’insigne honneur d’être accueillie dans le sein des saints, Suzanne Berthelot, l’a-t-elle été selon les mots prononcés par le ministre Aristide Briand lors de son discours officiel parce que « Mme Berthelot avait toutes les qualités rares qui permettent à une femme belle, gracieuse, douce, aimable et cultivée d'être associée aux préoccupations, aux rêves et aux travaux d'un homme de génie ». En gros, on l’a placée à côté de son génial mari, pour que même dans l’au-delà, elle reste douce et aimable pour être associée à ses préoccupations. Les quatre autres panthéonisées sont là eu égard à leurs propres mérites. L’une d’entre elles, Marie Curie, présente la particularité d’avoir reçu deux prix Nobel, sans avoir jamais eu le droit de vote ! D’ailleurs, il est surprenant de constater que sa propre fille, Irène Joliot-Curie, elle aussi Prix Nobel, fut membre d’un gouvernement Blum, comme sous-secrétaire d’état à la recherche scientifique, sans avoir le droit de vote !

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