Il n’a pas plu à notre chroniqueur qu’il ait trop plu. Alors, pour changer, il râle…
Est-il possible que l’homonymie entre le participe passé de pleuvoir et celui de plaire soit fortuite ? Ou bien n’est-elle que le reflet d’un usage ancestral, qui voulait qu’on se réjouisse des fortes précipitations qui avaient arrosé les cultures ? Les choses ont bien changé. Il est de plus en plus rare d’entendre dire : "Il a plu, ça m’a plu". De nos jours, quand le ciel a trop plu, il a souvent beaucoup déplu. La météo trop humide de ces derniers mois a même été la cause d’une mauvaise récolte de céréales. Et lors de ses dernières balades automnales dans la jolie campagne périgordine, le cyclotouriste a constaté avec amertume que pas une noix ne décorait les arbres ni ne jonchait le sol. Certains propriétaires ont carrément renoncé à gauler et récolter, tant le jeu n’en valait pas la chandelle, tandis que d’autres ont constaté une différence de 1 à 10 entre le tonnage enregistré cette année et celui d’une année normale. Et les pauvres de comparer les dégâts provoqués par la sécheresse et la canicule à ceux causés par les excès de précipitations, les inondations et l’abus d’arrosage naturel.
Le pire est que concernant les noyers, la première cause du désastre n’est pas la flotte. Car si on peut bien comprendre que trop d’eau finisse par nuire à un noyer, tous les maitres-nageurs sauveteurs le savent, elle ne saurait le priver de tous ses fruits. C’est en réalité trois nuits de gel en avril qui ont brulé les jeunes bourgeons et condamné la récolte.
Lors d’une année de sécheresse, les nuciculteurs (oui, c’est comme ça qu’on appelle ceux qui font pousser les noix, ceux qui nous les cassent étant des importuns) les nuciculteurs donc, peuvent sauver leur récolte en arrosant abondamment. Ceux qui ont la chance et les moyens de pouvoir le faire en pompant dans la Dordogne ou dans les nappes phréatiques, n’ont pas trop à souffrir de l’absence de pluie.
Mais contre le gel, ils sont tout aussi désarmés que les autres. Le pire effet du réchauffement, c’est donc le gel. Surtout, ne pas affirmer ça devant un climatosceptique, il en déduirait que ledit réchauffement n'existe pas.
Pourtant, si l’absence de précipitations (aussi connue sous le nom de sécheresse), est bien une conséquence du réchauffement, l’excès de pluie, (connu sous le nom de ras-le-bol de la flotte), en est aussi une.
Accède à la suite du contenu.
-
Abonnement annuel185,00 €/an
-
Abonnement mensuel18,50 €/mois
-
Zukunftsabo pour abonné·e·s en-dessous de l'âge de 26 ans120,00 €/an
As-tu déjà un compte ?
Connecte-toi