J’ai deux mots à vous rire - Chat alors !

Par Claude Frisoni

Notre chroniqueur ami des animaux n’a jamais mangé de chat… ou alors il y a longtemps…

Beaucoup se sont moqués des accusations anti-migrants lancées par Donald Trump lors de son débat face à Kamala Harris. Le candidat des républicains a prétendu que les migrants haïtiens mangeaient des chats et des chiens dans l’Ohio, plus précisément à Springfield. Je ne connais Springfield que par les épisodes de la série les Simpsons. Mais le Springfield où sévissent Homer et Bart, qui n’existe pas vraiment, se trouverait dans l’Oregon d’après le créateur du dessin animé. En réalité, plus de la moitié des États américains ont une ville nommée Springfield. Depuis bien sûr le Springfield d’Abraham Lincoln, capitale de l’Illinois, jusqu’à des bleds improbables. Selon l'US Geological Survey, il existe actuellement 67 lieux peuplés, nommés Springfield aux États-Unis. Parmi lesquels plus de trente villes. Bref, quand Trump a parlé de Springfield, c’était pour dire : quelque part ou n’importe où. Un peu comme un Français dirait Triffouilly les Oies ou Pétaouchnok. Ou un Luxembourgeois Schlindermanderscheid. Ah non, Schlindermanderscheid, ça existe vraiment. C’est là qu’on aurait dû signer les Accords de Schengen pour rigoler chaque fois que les présentateurs des journaux télévisés francophones se seraient coincé la langue dans une prémolaire, en essayant de prononcer Schlindermanderscheid. Déjà qu’avec le très simple Schengen les pauvres ont bien du mal…

Mais ce cher Donald a-t-il réellement voulu faire croire que les Haïtiens mangeaient des chats ou des chiens, pour convaincre qu’il importait de rejeter les migrants à la mer ? Ne serait-ce pas pour le moins surprenant de la part d’un homme dont trois grands-parents sur quatre ne sont pas nés aux États-Unis. Son grand-père était de Bad-Dürkheim, patelin où est organisée une gigantesque foire à la saucisse. Gigantesque n’est pas un terme exagéré, car le Wurstmarkt de Bad-Durkheim, qui a ouvert ses portes la semaine dernière, attire près de 700.000 visiteurs !

Les saucisses sont connues pour permettre à celui qui les fabrique de mettre absolument ce qu’il veut dedans. Même des enfants paraît-il. Mais oui ! C’est Saint-Nicolas qui me l’a dit. Des enfants ! Alors, des chats ou des chiens, c’est de la gnognotte. Trump ne pouvait donc pas stigmatiser d’autres migrants venant d’une autre région du monde, même pas réputée pour ses saucisses.

N’aurait-il pas simplement bafouillé en voulant non pas dénoncer ceux qui mangent des chats, mais ceux qui changent des mats ? Qui change des mats ? Les entreprises d’entretien et de réparation des voiliers. Pourquoi diable en vouloir à des gens si utiles ? Tous les skippers respectent ceux qui changent des mats sans pour autant aimer ceux qui mangent des chats.

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