J’ai deux mots à vous rire - Chaines d’info en continuL

Von Claude Frisoni Artikel nur auf Französisch verfügbar

Saoulé par l’avalanche de détails croustillants autour d’un fait divers, notre chroniqueur grognon maudit les mauvaises ondes.

Les débuts de l’info en continu ne m’avaient pas inquiété. Pour les francophones, ce fut, il y a déjà 25 ans, en 1987, la station du service public France Info. Son jingle très réussi s’installait dans les cerveaux insidieusement et lors d’un long voyage en voiture, le temps qui passait était rythmé toutes les dix minutes par la musique entêtante annonçant les flashs. En réalité, on se moquait du caractère répétitif de l’exercice, car à l’époque les concepteurs de l’info en continu se bornaient à répéter les mêmes nouvelles à l’infini, au lieu de creuser le filon de chaque info pour en extraire le miel de leur bisness. Ça n’est pas clair ? J’en étais sûr. Je vais donc essayer d’illustrer mon propos.

Si à 13h10, le présentateur annonçait gravement : "Le show biz en deuil, la chanteuse Dalida vient de mourir", il remettait ça à 13h15, 13h25, 13h30. Puis toutes les 7 minutes, répétant après le jingle qui prenait la tête : "Le show biz en deuil, la chanteuse Dalida vient de mourir". À 14 h, son collègue embrayait, en développant un tout petit peu : "Le show biz en deuil, la chanteuse Dalida vient de mourir. Le frère de la chanteuse rappelle que sa sœur avait interprété plus de 2.000 chansons. Le président Mitterrand exprime sa peine." Et on allait réentendre ça durant toute la journée.

C’étaient les touts débuts. De nos jours, avec la privatisation des ondes et l’importation des habitudes américaines, ça se passerait différemment. D’abord, l’essentiel se déroulerait à la télévision, avec un groupe de zozos réunis autour d’une table et pérorant sur tout et sur rien durant des heures. Mais pour retenir le téléspectateur-consommateur susceptible de dépenser des sous et le téléspectateur-électeur susceptible de voter Zemmour ou au pire Le Pen, il faut trouver des trucs à raconter susceptibles d’intéresser le chaland. Ça se passe comme ça dans les rédactions de ces fameuses et fumeuses chaines d’info en continu.

Du willst mehr? Hol dir den Zugang.

  • Jahresabo

    185,00 €
    /Jahr
  • Monatsabo

    18,50 €
    /Monat
  • Zukunftsabo für Abonnent*innen im Alter von unter 26 Jahren

    120,00 €
    /Jahr

Du hast bereits ein Konto?

Einloggen