J'ai deux mots à vous rire - Ça vole bas…

C’est fait… l’aéroport de Milano Malpensa a été rebaptisé. Il s’appelait Malpensa, non pas parce qu’il aurait été mal pensé ou par référence à qui mal y pense, mais simplement parce qu’on l’a construit sur l’emplacement d’une ancienne ferme connue sous le nom de la Cascina Malpensa. Ouvert aux vols publics depuis 1948, il n’a pas spécialement souffert de ce nom. Milano Malpensa, ça convenait à tout le monde.

Malgré tout, il s’est trouvé des esprits féconds, féconds en un seul mot, pour décider de lui donner un nouveau nom. Desservant la plus grande ville lombarde, on aurait pu penser qu’un nom prestigieux en relation directe avec Milan serait choisi. Lequel ?

Eh bien, on sait qu’un Italien célèbre a vécu et travaillé à Milan de 1482 à 1500. Plusieurs lieux de la ville sont imprégnés de son histoire. Certains d'entre eux abritent encore ses œuvres, tandis qu'il en a étudié ou décrit d'autres. Et c’est peu dire que, du château de Sforza à l'écluse dell'Incoronata, des canaux Naviglio Grande et Naviglio Martesana au prestigieux tableau de La cène… les traces du génie de Léonardo da Vinci sont nombreuses à Milan.

Pourquoi donc ne pas avoir rebaptisé Malpensa de son nom ? Aeroporto da Vinci, ça aurait eu de la gueule, non ? Visiblement non, puisque les féconds évoqués plus haut ont choisi de rendre hommage à un autre Milanais. Pourquoi ? Je ne vois qu’une explication. Le risque de confusion avec la société Vinci Airports, déjà gestionnaire de plus de 70 aéroports dans le monde.

Il aurait été possible de choisir une autre figure illustre en rapport avec la capitale lombarde. Pourquoi pas l’immense écrivain, professeur, philosophe, sémioticien, universitaire, scénariste, traducteur, chroniqueur… décédé à Milan en 2016 ? J’ai nommé Umberto Eco, titulaire d’une quarantaine de doctorats honoris causa mais dont on ne pourra jamais expliquer pourquoi il ne fut pas Nobel de littérature. Enfin, le prix Alphonse Allais lui fut décerné en 2015 pour l’ensemble de son œuvre et à tout faire, il vaut sûrement mieux se voir honoré par Alphonse Allais, facétieux auteur de cette évidence "C'est curieux comme l'argent aide à supporter la pauvreté…" que par Nobel, inventeur de la dynamite.