J'ai deux mots à vous rire - A votre bon coeur

Par Claude Frisoni

Notre chroniqueur a découvert que si pauvreté n’est pas vice, richesse n’est pas vertu.

La décision par la majorité du Conseil Communal du Luxembourg de voter l’interdiction de la mendicité en ville, a suscité des réactions contrastées. Les élus de l’opposition se sont élevés avec indignation contre cette mesure qu’ils jugent disproportionnée et inhumaine, le talentueux Serge Tonnar a sorti sa plume la plus acérée pour exprimer son désaccord et rappeler son soutien constant aux plus démunis, tandis que d’autres se félicitaient pour une mesure de "salubrité publique" et que d’autres encore regardaient de l’autre côté en sifflotant innocemment. Sans vouloir m’immiscer dans ce débat que certains maitrisent bien mieux que moi, notamment les courageux acteurs du terrain social, l’adoption de cette mesure m’a inspiré quelques réflexions parfaitement basiques et pas du tout mal intentionnées.

La toute première de mes interrogations ingénues concerne l’application de ce règlement. Si la mendicité est interdite, ceux qui la pratiqueraient malgré tout seraient des contrevenants et l’usage veut qu’un contrevenant subisse une contravention. Autrement dit, qu’on lui colle une amende. Mais le mendiant étant, par définition, complètement fauché, comment payerait-il cette amende ?

Comment trouverait-il l’argent nécessaire au paiement de la contravention ? Où irait-il chercher les sous ? Eh bien, dans la rue, en tendant son gobelet. C’est la seule solution qui s’offrirait à lui. Ainsi donc, voici une disposition qui punit ceux qui pratiquent la mendicité en les contraignant à mendier. Original… Si on cherchait des équivalents dans l’absurdité, il y aurait la volonté de noyer un poisson, le choix de non-voyants comme témoins oculaires, l’obligation faite aux chauves de se teindre les cheveux, l’imposition de la parité dans les associations de malades de la prostate et bien sûr les magnifiques PV donnés par des policiers français à des sans domiciles incapables de produire leur attestation de sortie du domicile.

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